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SAISON 2016 - 2017

Le Parti Socialiste et Emmanuel Macron demandent désormais officiellement le retrait de la candidature de François Fillon, sans se préoccuper de la présomption d'innocence.

La politique c’est l’affaire Fillon qui s’est définitivement imposée au centre de la campagne présidentielle. On franchit une nouvelle étape :  Le PS et Emmanuel Macron demandent  officiellement qu’il retire sa candidature.

"Retirez-vous monsieur Fillon !" Le PS se fend d’un communiqué pour demander officiellement le retrait de François Fillon et il ne fait pas dans la dentelle. Les socialistes condamnent François Fillon en invoquant: "le dégoût des Français, une candidature absurde et dangereuse". Emmanuel Macron ne dit pas autre chose : "Je ne donne pas de leçon de morale mais l’exemple de Bruno Leroux montre que la responsabilité existe en politique". En Deux minutes face caméra, Emmanuel Macron exécute François Fillon avec une gourmandise qu’il a du mal à dissimuler. Le Parti socialiste et Emmanuel Macron, dans un bel ensemble, invoquent Saint-Bruno Leroux démissionné en 22 heures chrono, devenu victime expiatoire qui par son sacrifice condamne François Fillon. Et le PS noir sur blanc l’assume et l’écrit : il s’assoit sur la présomption d’innocence considérant que les soupçons sont tels que François Fillon est condamné.

En même temps, la question de la moralité des responsables publics François Fillon lui-même l’a amené dans le débat. Il  en avait fait un argument dans la campagne de la primaire de la droite.

François Fillon avait fait la leçon à Nicolas Sarkozy en l’occurrence en invoquant la nécessité d’être irréprochable pour gouverner. C’est vrai et il aurait dû se méfier de l’effet boomerang. Mais en quoi cela autorise-t-il aujourd’hui le PS et Emmanuel Macron à le juger coupable et à le condamner ? Cela donne au condamné un argument politique de plus pour se maintenir. Pourquoi ? Parce que François Fillon depuis le début de cette affaire évoque l’instrumentalisation de la justice, le complot de la gauche au pouvoir. Et depuis le début  affaire la gauche répond en écho : séparation des pouvoirs et indépendance de la justice. Jusqu’à aujourd’hui : Le PS et Emmanuel Macron ont décidé de se substituer aux juges pour condamner François Fillon et exiger son retrait. La gauche Robespierre est de retour elle veut couper des têtes. Peut-être que celle de François Fillon finira dans le panier de la guillotine mais rien ne dit que cela sauvera la tête de ceux qui aujourd’hui réclame la sienne.