Débat de l'entre-deux tours : Alain Juppé, le geste qui ne trompe pas !

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SAISON 2016 - 2017

Alors qu'il ne s'attendait pas à arriver au second tour de la primaire en position d'outsider, Alain Juppé ne croit visiblement plus vraiment en sa victoire.

La politique c’est le dernier débat de la primaire de la droite hier soir Alain Juppé contre François Fillon. On s’attendait à une explication musclée, explication oui, musclée pas vraiment.

Quand on se souvient de la violence de ces derniers jours, la férocité d’Alain Juppé cognant sur François Fillon le tradi, candidat de l’extrême droite, ambigu sur l’IVG on s’attendait à un combat de rue, on a eu droit à quelques passes à fleurets mouchetés. Il y avait un vrai risque de s’abimer, de dégrader le futur vainqueur, de l’affaiblir, rien de tout cela. Des échanges virulents oui il y en eu, sur l'IVG, sur le temps de travail mais tout cela s’est soldé dans la courtoisie et la bonne entente.

Est-ce qu’on peut dire qu’il y a un vainqueur ?

Le débat n’ pas bouleversé les choses : François Fillon reste favori. Il est resté dans le même registre que lors des précédents épisodes, précis, rigoureux. Alain Juppé était d’avantage sur la défensive, il ne s’attendait pas à aborder le second tour en position d’outsider, longues explications, pas toujours claires. Avec cette impression qu’il n’y croyait plus lui-même. À la fin du débat un geste trahit  un état d’esprit pessimiste : il dit "dimanche vous allez choisir celui de nous deux qui aura de grandes chances de devenir président de la République en 2017" et en prononçant ces mots il tourne sa tête vers François Fillon et le désigne du bras droit.

On est quasiment au terme de cette primaire, en tous cas de la campagne, quelle conclusion, pour la droite qui s’y est convertie ?

Elle ressort gagnante. Hier soir, la droite a évité le risque de la fracture, et elle s’est rassemblée. Alain Juppé et François Fillon ont soldé les désaccords, d’ailleurs ils sont d’accord sur l’essentiel. Et derrière eux on voyait les visages plutôt détendus des principaux soutiens et acteurs de cette campagne. La droite sort renforcée d’un exercice qu’elle a expérimenté pour la première fois et qui n’était pas sans risque.