30 août 1954, la France dit non à la CED

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SAISON 2015 - 2016

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 30 août 2016 mais en quel 30 août partons-nous ?

Le 30 août 1954, un jour décisif pour notre histoire récente : quand la France a dit non à la CED.

La CED, c’était la Communauté Européenne de Défense ?

Effectivement ! Une affaire fondamentale que l’on vous résume. Au début des années 1950, en pleine guerre froide, les États-Unis font pression sur l’Europe occidentale pour la mise sur pied d’une défense intégrée : la Communauté Européenne de Défense.

En France, le débat politique, dès lors, oppose les "cédistes", favorables à cette défense commune sous conduite américaine, et les "anticédistes" parmi lesquels on trouve les communistes, mais aussi, surtout à partir de début 1953, le général de Gaulle.

Or, la mort de Staline et la fin de la guerre de Corée vont avoir tendance à alléger la menace.

La question qui se pose, c’est donc elle de l’atlantisme et plus fondamentalement, celle de la souveraineté nationale.

Question d’actualité en somme ?

Oui, on peut constater qu’à 60 ans d’écart, les grands sujets se maintiennent.

On peut dire qu’alors, au sein de l’Europe occidentale, la France traîne les pieds. Or, parmi les anticédistes, on va voir s’activer un certain nombre de responsables militaires, inquiets pour l’avenir de l’empire colonial français. Pour rappel, le début de l’année 54 a vu la fin tragique de la guerre d’Indochine.

Bref, tout cela fait que, Pierre Mendès-France, alors président du Conseil, ouvre au Parlement le débat de ratification de la CED, une majorité nette se forme contre : elle s’exprime, cette majorité du refus, le 30 août 1954.

Fin de la CED, maintien de la souveraineté nationale ; pour un peu, on dirait que le pays s’apprête à retrouver De Gaulle.

 

L’histoire, on la retrouve à 14 heures sur Europe 1.

Nous poursuivrons notre saga du règne de Louis XV, et avant cela, nous vous aurons raconté une des anecdotes les plus inouïes de la Première guerre mondiale.