27 novembre 1942 : après l’entrée des Allemands en zone libre, les soldats sabordent la flotte française à Toulon

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 27 novembre 2017, mais en quel 27 novembre partons-nous ?

Le 27 novembre 1942, à Toulon. Les Allemands, ripostant au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, ont envahi la zone libre. Ils s’apprêtent à s’emparer de la flotte française, en rade de Toulon. Il est 5h37 quand l’amiral de Laborde lance le scénario prévu en pareille circonstance à savoir : le sabordage de la flotte ! Les feux du Strasbourg clignotent, c’est le signal ! 90 bâtiments, croiseurs, cuirassés, torpilleurs, remorqueurs et contre-torpilleurs sont sabordés par leur propre équipage, qui ouvre les sabords (les vannes situées sous la ligne de flottaison) et met le feu aux explosifs.

Le but de ce sabordage, c’est empêcher les Allemands de s’emparer des navire ?

Bien entendu ! Mais, dans l’esprit du régime de Vichy et de l’amiral de Laborde, il s’agit aussi de ne pas mettre cette flotte à disposition éventuelle des Alliés notamment  des Anglais, ennemis héréditaires de la "Royale" ! Seuls cinq sous-marin vont ignorer les ordres et réussir à rejoindre les Alliés en Afrique du Nord. A Londres, le général de Gaulle fulmine ; selon lui, tous ces bateaux auraient dû quitter la rade et rejoindre le camp allié.

Mais c’est d’abord une perte pour les Allemands ?

Évidemment : il ne leur reste que 39 petits bâtiments, encore la plupart sont-ils désarmés. Mais encore une fois, pour Hitler et pour l’amiral Dönitz, c’est un moindre mal. Car ils se disent que ce sont autant de navires qui ne rejoindront pas les Alliés. A l’époque, les journaux anglo-saxons n’en saluent pas moins cet acte de patriotisme des Français ; Vichy a préféré saborder sa flotte que de la laisser aux mains des nazis. A l’issue de la guerre, l'amiral Jean de Laborde sera condamné à mort pour avoir empêché le ralliement de la flotte, mais sa peine sera commuée ; puis l’amiral sera gracié en juin 1947. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

On retrouve Franck Ferrand  à 14 heures, sur Europe1. 

Pour une émission consacrée au sort des présidents de la République.