Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé vendredi la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne en difficulté XL Airways. 1:30
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avec AFP , modifié à
Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne XL Airways, ce vendredi. 

Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé vendredi la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne en difficulté XL Airways après avoir rejeté la seule offre de reprise présentée. Gérard Houa, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur -qui a mis la clé sous la porte le 27 septembre- via sa société Lu Azur, avait déposé la seule offre examinée par le tribunal. Il avait proposé "30 millions d'euros" pour la reprise de la compagnie et prévoyait de conserver près de la moitié des 570 employés.

Les salariés licenciés sous 21 jours

La compagnie française était notamment connue pour ses billets bon marché en direction des Antilles et des Etats-Unis. La proposition de M. Houa prévoyait de garder deux des quatre avions d'XL Airways et 48% du personnel en "prolongeant des liaisons vers l'Est notamment la Chine" et en arrêtant celles vers les Caraïbes, les États-Unis en basse saison, et La Réunion, avait indiqué à l'AFP sur place un de ses proches, Philippe Bohn, ajoutant que M. Houa proposait "30 millions d'euros" pour la reprise de la compagnie.

"Le tribunal dit que l'offre de Lu Azur est irrecevable et la rejette (...). Il prononce la conversion de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire sans maintien de l'activité", indique le jugement.
"Très concrètement, au maximum dans 21 jours, les salariés vont être licenciés", a expliqué Aline Chanu, avocate du comité d'entreprise d'XL Airways, présente au tribunal vendredi, lors de la publication du jugement. "L'offre a été considérée comme irrecevable, c'est a dire non financée", a-t-elle indiqué. "Cette catastrophe sociale, bien évidemment s'ajoute à celle d'Aigle Azur et peut être aussi à d'autres qui vont venir si l'Etat ne fait rien", a déploré l'avocate, mettant en cause une concurrence jugée déloyale de certaines compagnies et la responsabilité des pouvoirs publics.

730 000 passagers en 2018

Les salariés "voient leur vie bouleversée sans qu'aucune mesure n'ait été prise. Ils considèrent que l'Etat aujourd'hui est responsable en grande partie de cette liquidation judiciaire parce qu'il a laissé s'implanter et même facilité l'implantation de compagnies aériennes "low cost" sur le territoire français, qui ne respectent pas le minimum légal en termes de législation". Le 27 septembre, Aigle Azur, spécialisée dans la desserte du bassin méditerranéen et de l'Algérie, avait dû mettre la clé sous la porte faute de solution de reprise suffisamment solide pour cette compagnie créée en 1946 et qui employait 1.150 salariés.

XL Airways a transporté en 2018 quelque 730.000 passagers avec quatre Airbus A330, tous en leasing. Elle desservait essentiellement l'Amérique du Nord, notamment les États-Unis, les Antilles et la Réunion, mais aussi la Chine.
En 18 mois, au moins une dizaine de compagnies aériennes ont baissé le rideau en Europe, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata). Ces défaillances soulignent les fragilités d'un secteur où une guerre des prix provoque la chute des plus vulnérables.