Un nouveau patron pour Volkswagen France, dans la tourmente

La marque allemande est toujours dans la tourmente judiciaire après le "dieselgate".
La marque allemande est toujours dans la tourmente judiciaire après le "dieselgate". © JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP
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avec AFP , modifié à
Thierry Lespiaucq, responsable de Volkswagen en Inde, prendra la tête de la filiale française à la place de Jacques Rivoal. 

Volkswagen a annoncé lundi la nomination de Thierry Lespiaucq à la tête de sa filiale française, en pleine tourmente du "dieselgate" et de soupçons de chiffres de livraisons inexacts.

Mensonges sur les chiffres de livraisons. Thierry Lespiaucq, qui était depuis 2014 responsable de Volkswagen en Inde, prendra ses fonctions le 1er août, succédant à Jacques Rivoal dont le départ pour "divergences stratégiques" a été annoncé le 10 mai. Le magazine allemand Spiegel a jeté une nouvelle lumière sur cette démission en révélant vendredi dernier que Volkswagen France avait menti pendant des années à sa maison mère sur ses chiffres de livraisons. Selon le journal, près de 800.000 véhicules de marque VW, Audi, Seat, Skoda et VW Utilitaires ont été signalés par les responsables de Volkswagen France comme étant déjà livrés aux clients alors qu'ils n'étaient pas encore immatriculés, et certains n'ont même été immatriculés que plusieurs mois voire années après avoir été signalés comme livrés. Volkswagen s'est refusé à tout commentaire à ce sujet.

La marque toujours sous le coup du dieselgate. "Dans ses fonctions de président du directoire, Thierry Lespiaucq aura la responsabilité de la filiale française (750 collaborateurs) et du développement des cinq marques distribuées en France", a souligné Volkswagen. Le groupe est de loin le premier importateur de voitures particulières neuves en France. En 2016, il détenait une part de marché avoisinant les 13% dans l'Hexagone, avec quelque 258.600 nouvelles immatriculations. Mais Volkswagen reste aussi sous la menace des conséquences du "dieselgate", l'emploi présumé d'un logiciel de gestion du fonctionnement du moteur destiné à frauder les tests anti-pollution de certains véhicules diesel. L'entreprise a été entendue par la justice et placée sous le statut de témoin assisté, avait indiqué le 23 mai une source proche du dossier. VW conteste le caractère frauduleux du logiciel. Le parquet de Paris avait ouvert en février 2016 une information judiciaire pour tromperie aggravée contre l'entreprise, qui pourrait selon la Répression des fraudes risquer jusqu'à 19,73 milliards d'euros d'amende.

Trois autres constructeurs sont visés par des enquêtes similaires en France : les français Renault et PSA (Peugeot, Citroën et DS) ainsi que le groupe américano-italien Fiat Chrysler.