Telecom : les tarifs repartent à la hausse

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CONSO - La baisse généralisée des tarifs, provoquée par Free Telecom, est désormais révolue : après SFR et Orange, Bouygues augmente ses prix.

Depuis la spectaculaire percée de Free et le passage à quatre opérateurs mobiles, le secteur de la téléphonie ne cesse de le répéter : une telle configuration n’est pas viable à long terme. Le retour à trois opérateurs ayant échoué, ces derniers ont donc décidé d’utiliser un autre levier pour améliorer leurs marges : l’augmentation de leurs tarifs, une tendance qui concerne (presque) tous les opérateurs.

Bouygues revoit son offre B&You. Plus petit opérateur mobile lorsque Free Telecom est arrivé sur le marché, Bouygues Telecom a été contraint de réduire ses tarifs pour ne pas perdre trop de terrain. Mais cette phase est désormais révolue : l’entreprise a annoncé lundi de nouveaux tarifs pour ses forfaits sans engagements, baptisés B&You. Une hausse généralisée qui ne concerne que les nouveaux abonnés.

La hausse dépend des forfaits : +1 euro pour le forfait de base (désormais à 4,99 euros), +5 euros pour le forfait 30 Go (désormais à 44,99 euros, il remplace le forfait 10 Go) et +10 euros pour le forfait 40 Go (désormais à 79,99 euros). Pour justifier ces hausses, Bouygues Telecom invoque deux arguments : une amélioration du service - les abonnés ont désormais droit à un volume de data plus important -, et un alignement sur les tarifs des concurrents. Si le premier argument se défend, le second est plus contestable : si Orange et SFR proposent des forfaits plus chers que Bouygues, ce n’est pas le cas de Free Telecom.

Et revoit sa tarification du hors-forfait. Le site Nextimpact, qui a épluché la nouvelle brochure tarifaire de Bouygues, a en outre identifié deux autres hausses. Il y a d’abord "le prix de la minute hors forfait pour les appels (qui) passe ainsi de 0,20 à 0,30 euro par mois, soit 50 % d'augmentation tout de même". Mais aussi le prix de la carte Sim qui, s’il reste à 10 euros pour un achat en ligne, passe à 25 euros pour une commande en magasin ou au téléphone. Le 15 février, la facturation du hors-forfait data avait également évolué dans un sens qui n'avantage pas le client.

SFR a déjà fait de même. Après avoir perdu de nombreux clients au cours des derniers mois, SFR ne cesse de multiplier les offres spéciales proposées lors de ventes privées en ligne. Mais ces offres à prix cassés ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt : le prix des forfaits est par ailleurs à la hausse.  Le 4 mai, tous les forfaits mobiles coûteront en effet un euro supplémentaire. Et depuis le 1er janvier, de très nombreuses options ont vu leur prix passer de un à deux euros par mois (double appel, report des minutes non utilisées, etc.), tandis que les appels vers ou depuis l’étranger ont également augmenté de manière très sensible.

L’anomalie Free. Ayant réussi à percer en cassant les prix, Free Telecom tient visiblement à sa stratégie : aucune modification du prix des forfaits n’a été annoncée. En revanche, le changement de carte SIM coûte plus cher : son coût est passé de 5 à 10 euros au printemps.  

La facture augmente aussi dans l’internet fixe. Si les hausses tarifaires concernent avant tout le mobile, l’internet fixe est également concerné. En avril, Bouygues Telecom a ainsi annoncé qu’il facturait désormais trois euros par mois la location de la box dans certains de ses forfaits, ainsi qu’une hausse du forfait d'un euro par mois. Orange a également profité du lancement de sa nouvelle box pour annoncer de nouveaux tarifs : deux euros de plus par mois pour le forfait Play et cinq euros pour le forfait Jet. Même tendance chez SFR : les abonnements à la fibre ont augmenté de trois euros en février et l’offre triple play a augmenté de deux euros le 1er mai, sans oublier une hausse de 3 euros pour l’option multi-TV à compter du 1er juin.

"Sur la partie broadband, on voit clairement un mouvement se dessiner, plutôt d'augmentation des prix, sans doute en grande partie lié aux besoins d'investissement extrêmement importants que nous avons tous pour développer le réseau fixe très haut débit", a justifié Fabienne Dulac, directrice exécutive d'Orange en France, dans un entretien à Reuters. A ses yeux, cette tendance pourrait se poursuivre dans les mois à venir.

>> Retrouvez le poids de chaque opérateurs en infographie :