Suez juge l'offre "non sollicitée" de Veolia "porteuse de grandes incertitudes"

Le conseil d'administration de Suez a pointé lundi les "grandes incertitudes" qu'entraînerait son rachat par son rival Veolia
Le conseil d'administration de Suez a pointé lundi les "grandes incertitudes" qu'entraînerait son rachat par son rival Veolia © AFP
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avec AFP , modifié à
Au lendemain de l'offre de Veolia de racheter 29,9% de Suez, le conseil d'administration de cette dernière a jugé ce lundi que "la stratégie proposée par Veolia engendrerait des disynergies et des pertes d'opportunité en France et à l'international". 

Le conseil d'administration de Suez a pointé lundi les "grandes incertitudes" qu'entraînerait son rachat par son rival Veolia, qui a dévoilé dimanche son ambition de constituer ainsi un champion mondial du traitement de l'eau et des déchets.
Suez, qui avait "pris acte" dimanche "d'une démarche "non sollicitée", a réuni lundi son conseil d'administration pour en discuter.

"L'offre de Veolia génère des préoccupations"

Dans un communiqué diffusé à l'issue de cette réunion, Suez fait valoir que "la stratégie proposée par Veolia engendrerait des disynergies et des pertes d'opportunité en France et à l'international. Par ailleurs, la complexité du processus retenu conduirait à deux années de perturbations opérationnelles, au moment où, dans le contexte post-Covid, les équipes sont focalisées sur la mise en oeuvre de leur plan stratégique". "Dans un contexte où l'urgence environnementale est clé pour l'avenir de nos concitoyens, l'offre de Veolia génère des préoccupations sur l'avenir des activités de traitement et de distribution de l'eau en France et sur l'emploi au regard du montant des synergies espérées", estime encore Suez.

Une offre ferme à 2,9 milliards d'euros

Dimanche soir, Veolia avait annoncé avoir remis à Engie, grand actionnaire de Suez, une offre ferme à 2,9 milliards d'euros, portant sur l'essentiel de sa participation. Son offre concerne 29,9% de Suez, dont Engie détient au total 32%. Si cette transaction aboutit, Veolia a l'intention de déposer par la suite une offre publique d'achat pour le reste des actions. Le rachat de l'ensemble est estimé à quelque 10 milliards d'euros, auxquels s'ajoute la dette de Suez. "Cette opportunité historique permettra de construire le super champion mondial français de la transformation écologique", avait commenté Antoine Frérot, le PDG de Veolia.

De con côté, Suez rappelle lundi que son conseil d'administration a "réitéré à l'unanimité sa totale confiance dans le projet stratégique fortement créateur de valeur de Suez en tant que société indépendante". Ce plan stratégique, présenté en octobre, vise à détrôner Veolia de sa place de numéro un du secteur. Dans son communiqué lundi, Suez indique avoir mis en place "un comité ad hoc qui examinera, notamment, l'opération envisagée par Veolia, sous le prisme de l'intérêt social pour toutes