STX France : les syndicats partagés sur la nationalisation temporaire

Les syndicats sont partagés quant à la nationalisation temporaire de STX France.
Les syndicats sont partagés quant à la nationalisation temporaire de STX France. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Si Force ouvrière et la CFDT se disent plutôt rassurées par la nationalisation temporaire de STX France, la CGT assure rester "vigilante".

Une décision "satisfaisante" et "rassurante" pour les uns, qui ne "résout rien" pour les autres : les syndicats du chantier naval STX France de Saint-Nazaire étaient partagés jeudi après l'annonce par le gouvernement de sa nationalisation temporaire. "C'est une bonne nouvelle, c'est forcément satisfaisant, même si c'est temporaire, transitoire", a réagi Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée Force ouvrière (FO). Le syndicat milite depuis longtemps pour une nationalisation du chantier naval. 

La CFDT "rassurée". L'État est "le seul véritable actionnaire qui se soit engagé ces dernières années pour sauvegarder ce site, même s'il était minoritaire, en faisant pression sur les banques pour les commandes", a-t-elle dit. Le gouvernement "dispose maintenant de beaucoup plus de temps (...) pour continuer à négocier", ajoute-t-elle. "Le gouvernement ne lâche pas les négociations en cours (avec Fincantieri), c'est ça qui me rassure", a déclaré Christophe Morel, délégué CFDT. Depuis la première mise en vente de STX France par sa maison-mère sud-coréenne, en 2014, rappelle-t-il, "un seul industriel s'est montré intéressé, Fincantieri". 

Ça "ne résout rien", selon CFE-CGC. "On est reparti pour un tour", a déclaré de son côté François Janvier, représentant CFE-CGC. L'annonce de la prise de contrôle temporaire par l'État du chantier naval "apporte sur le court terme une période de stabilité indispensable pour l'activité, mais ne résout rien sur le fond", a ajouté François Janvier. Ce dernier trouvait "plutôt satisfaisant" l'accord initial trouvé avec le constructeur italien Fincantieri. "L'État ne va pas rester actionnaire pendant 20 ans et pour l'instant, il ne propose pas d'actionnaire industriel de référence et ça nous gêne", a-t-il dit.

La CGT "vigilante". "C'est un nouveau rebondissement dans la saga de la vente des chantiers", a commenté Alain Lebrun, délégué CGT, premier syndicat de STX France. Il se déclare "pas plus rassuré" par la préemption que par la répartition de l'actionnariat initialement proposée. "La seule chose qu'on regardera, c'est quel actionnaire donne des garanties sociales aux salariés. La CGT sera vigilante là-dessus", a-t-il ajouté. Dernier grand chantier naval français, STX France emploie 2.600 salariés. Il fait travailler environ 5.000 employés d'entreprises sous-traitantes.