Sécu : les prestataires de santé à domicile s'alarment d'un plan d'économies "insoutenable"

Pour le président de la Fédération des prestataires de santé à domicile, le plan du gouvernement est "insoutenable".
Pour le président de la Fédération des prestataires de santé à domicile, le plan du gouvernement est "insoutenable". © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Le projet de budget 2019 de la Sécu prévoit 150 millions d'euros d'économies pour le secteur des prestataires à domicile. Un effort qui met la profession "en péril", selon le président de la PSAD.

La Fédération des prestataires de santé à domicile (PSAD) s'est alarmée jeudi du plan de 150 millions d'euros d'économies demandé au secteur, dans le cadre du projet de budget 2019 de la Sécurité sociale, un plan "insoutenable" selon elle.

La profession "en péril". "Je ne vois pas comment les patients ne vont pas pâtir de ce plan", s'est inquiété le président de la Fédération, Charles-Henri des Villettes, auprès d'un petit groupe de journalistes. L'effort demandé, en hausse de 50% par rapport aux 90 millions d'euros visés en 2018, met "en péril" sa profession et s'inscrit "en totale incohérence avec la volonté des pouvoirs publics" d'écourter les durées de séjour à l'hôpital, estime-t-il.

2 millions de patients pris en charge. Appareils respiratoires pour l'apnée du sommeil, pompes à insuline, perfusions... Les PSAD prennent en charge quelque 2 millions de personnes pour une multitude de dispositifs médicaux dans le cadre de maladies chroniques ou de la perte d'autonomie liée à l'âge ou au handicap, rappelle la fédération. Des tarifs sont appliqués à chaque type de prestation remboursée par l'Assurance maladie. "Le gros" des coûts repose sur les services associés aux dispositifs, assure Charles-Henri des Villettes, qui cite "la mobilisation des infirmiers, des techniciens qui vont se déplacer au domicile du patient" pour lui apprendre à utiliser son appareil ou informer son aidant.

Un projet "irréaliste". Or le gouvernement prévoit d'importantes baisses de tarifs sur les stomies (poche de recueil des selles) et l'incontinence (sondes urinaires), de 22% en moyenne, a calculé la Fédération, pour 100 millions d'euros d'économies en année pleine. Un projet "irréaliste", selon Charles-Henri de Villettes, pour qui les prestataires n'auront plus les moyens de former les patients à l'utilisation de leurs poches.

Les prestations de santé à domicile représentent environ 3,5 milliards d'euros de dépenses, en hausse de 7% par an et prises en charge à 90% par l'Assurance maladie, selon la Fédération. Le projet de budget 2019 de la Sécu, en cours d'examen au parlement, prévoit 3,8 milliards d'euros d'économies en santé. Contacté par l'AFP, le ministère de la Santé n'était pas disponible dans l'immédiat.