Sur le site de Saint-Saulve dans le Nord, l'inquiétude est de mise chez les salariés d'Ascoval. 2:00
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Grégoire Duhourcau
Les salariés d'Ascoval pensaient être à l'abri avec le repreneur British Steel mais ce dernier a annoncé être à la recherche de soutien financier. La presse britannique évoque une possible faillite.

Les salariés d'Ascoval sont de nouveau dans l'incertitude. Le repreneur Bristish Steel est à la recherche de soutien financier et la presse britannique évoque une possible faillite. Le sidérurgiste britannique assure toutefois qu'il respectera tous ses engagements pour mener à bien la reprise de l'aciérie.

Mais sur place, à Saint-Saulve dans le Nord, l'inquiétude est de mise. Pour les salariés, c'est encore une fois l'angoisse de voir tout un projet industriel s'effondrer comme un château de cartes. Après la défection d'Altifort il y a quelques mois, l'arrivée du géant Bristish Steel était la garantie d'un avenir pour l'aciérie. Aujourd'hui, tout semble remis en cause, le jour même où Ascoval devait passer sous pavillon britannique.

"Faire ça aux salariés d'Ascoval, c'est inhumain"

Le délégué CGT Nacim Bardi fait part de son écœurement au micro d'Europe 1 : "Franchement, c'est inadmissible. À la veille de la date d'entrée en jouissance, faire ça aux salariés d'Ascoval, c'est inhumain, c'est intolérable. Les salariés ont encore pris un gros coup. La faillite, pour moi, ce n'est pas possible. Le carnet de commandes est plein. On sait très bien que Bristish Steel, ce sont des financiers, ils ont de l'argent. Ils ont un chiffre d'affaires de plus d'un milliard et quand j'entends le mot faillite, ça m'énerve."

Dès lundi soir, des communiqués rassurants ont été diffusés par Bercy et Bristish Steel, affirmant que les difficultés financières du Britannique ne remettraient pas en cause le projet de Saint-Saulve. Un premier chèque de cinq millions d'euros pour concrétiser la reprise doit être prochainement déposé, mais le scepticisme domine.

"Si la maison mère tombe, j'ai du mal à croire qu'il n'y ait pas d'impact côté Français"

"Il faut qu'on nous explique. J'ai du mal à comprendre que la maison mère dit 'on est à la limite de la faillite, ça ne va pas bien et on a besoin d'argent' et que d'un autre côté on nous dise, 'vous, vous êtes en France donc vous ne craignez rien'. Si la maison mère tombe, j'ai du mal à croire qu'il n'y ait pas d'impact du côté français de British Steel", confie Bruno Kopczynski, porte-parole de l'intersyndicale d'Ascoval.

Si la reprise se confirme malgré tout, les salariés redoutent que cet épisode puisse refroidir les futurs clients de l'aciérie. Ils attendent, dans les prochains jours, la venue sur place de représentants de British Steel afin d'être rassurés définitivement sur l'avenir du site, si cela est possible.