Rémunération de Ghosn chez Renault : les petits actionnaires divisés

© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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B.P. avec Carole Ferry , modifié à
L'assemblée générale du groupe automobile français doit se prononcer jeudi sur les éléments de rémunération du PDG Carlos Ghosn pour 2017. Les petits actionnaires, divisés, pourraient faire pencher la balance.

Le suspense est toujours entier quelques heures avant une assemblée générale particulièrement scrutée. Les actionnaires de Renault se réunissent jeudi à 15 heures lors de l'AG du groupe automobile français doivent déterminer la rémunération du PDG Carlos Ghosn, qui avait fait polémique l’an dernier. Et la partie est loin d'être gagnée pour le PDG qui doit convaincre les petits actionnaires, alors que l'Etat - actionnaire à 19,74% - votera à nouveau contre la rémunération de Carlos Ghosn - 15 millions d'euros, dont 7 millions de Renault - jugée excessive. 

"Cette masse d’argent qui part dans un seul salaire..." "On ne peut jamais dire que c’est normal quand c’est très élevé comme ça", juge par exemple l'un des petits actionnaires joint par Europe 1. "Quand on voit cette masse d’argent qui part dans un seul salaire, ça nous choque", poursuit-il. Mais le salaire confortable de Carlos Ghosn ne choque pas tous les petits actionnaires. 

 

"Au vu des résultats, c’est tout à fait mérité". "Sa rémunération me paraît tout à fait légitime au vu des résultats qu’il a réalisés. Quand je vois les stars du sport ou de la chanson… S’il n’avait pas réussi, que l’action n’avait pas remonté aussi fortement, il n’aurait pas eu les stock-options et donc il n’aurait pas eu cette rémunération. Donc, oui, pour un salarié de Renault, ça peut paraître énorme, mais au vu des résultats, c’est tout à fait mérité", commente un autre de ces actionnaires sur Europe 1.

La rémunération du PDG (15 millions d'euros par an au total) avait fait polémique l'an dernier. Les actionnaires avaient rejeté la rémunération de Carlos Ghosn pour 2015, à 54%, mais le conseil d'administration était passé outre. Une décision qui avait provoqué un tollé et avait incité le gouvernement à durcir l’arsenal législatif en matière de traitement des dirigeants. Désormais, les actionnaires bénéficient de nouveaux droits pour limiter la rémunération des dirigeants.