Quasi-pénurie de letchis réunionnais pour la fin de l'année

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Des conditions météorologiques inhabituelles pour la saison ont drastiquement fait chuter la production. Image d'illustration. © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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avec AFP , modifié à
En raison des températures trop clémentes cet hiver, la production de ce petit fruit rouge a chuté de 85%. 

Les letchis de La Réunion seront rares sur les tables pour les fêtes de fin d'année : la faute à des conditions météorologiques inhabituelles pour la saison dans le département d'outre-mer, qui ont drastiquement fait chuter la production.

Une baisse de 85%. En 2016, la filière du letchi réunionnais avait réalisé un chiffre d'affaires d'environ 5 millions d'euros pour 10.000 tonnes de fruits récoltés. Cette année, les producteurs voient leur chiffre d'affaires divisé par deux. Une baisse de 85% et un total de ventes de 1,5 million d'euros étaient envisagés dès la mi-novembre par les professionnels de la filière. 

Des températures trop élevées. La cause de cette chute de production du petit fruit rouge sucré ? Les arbres n'ont pas été suffisamment "stressés", en raison des températures élevées pour la saison. "Quand l'hiver arrive, l'arbre se 'stresse' pour pouvoir mettre en place ses mécanismes de floraison dans le but de se reproduire, en faisant des fruits. Là, les conditions étaient bonnes, les arbres n'ont pas enclenché leur mécanisme", explique Eric Lucas, technicien au sein de la Chambre d'Agriculture du département.

Perte du marché métropolitain. L'année dernière, le bon chiffre d'affaires avait permis un bon positionnement à l'export pour le letchi (nom spécifique à la Réunion), malgré la concurrence des litchis malgaches. Un millier de tonnes de fruits avait été exportés en 2016 contre une dizaine de tonnes seulement cette saison. "Nous avons mis plusieurs années à être présents sur le marché métropolitain. Cette année, nous allons le perdre au vu de la baisse de la production. Il nous faudra au moins deux ans pour récupérer ces parts de marché", déplore Eric Lucas.

Etat de catastrophe naturelle ? Plusieurs des producteurs réunionnais, menacés de faillite, réclament même la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Le Conseil départemental de l'île a décidé d'ouvrir une instruction en matière de calamité agricole.