Quand la protection sociale finance les PME

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Olivier Samain avec M.B.
INVESTISSEMENT - Depuis un an, la loi permet aux organismes de protection sociale de prêter de l'argent aux entreprises. Un premier fonds va être créé sur ce modèle.

Jusqu'ici, c'était l'apanage des banques, pour ne pas dire leur fonction première, et des compagnies d'assurance. Désormais, prêter de l'argent aux petites et moyennes entreprises, voire investir dans leur capital, sera aussi possible pour les organismes de protection sociale. Caisses de retraite et institutions de prévoyance pourront financer le menuisier ou l'électricien du coin qui cherche à créer une filiale dans la ville d'à côté.

Une mesure de la loi Macron. En effet, une disposition de la loi Macron le permet depuis l'an dernier. Au départ de cette mesure, un constat simple : les organismes de protection sociale brassent beaucoup d'argent avec les cotisations qu'ils collectent. Jusqu'ici, pour le faire fructifier, ils le plaçaient dans des emprunts d'Etat américain. Désormais, ces caisses de retraite complémentaire, mutuelles et autres institutions de prévoyance pourront utiliser leurs réserves pour financer le développement des PME. Et un premier fonds s'apprête à être créé sur ce modèle.

Un premier fonds de 210 millions d'euros. Deux mastodontes de la protection sociale, les groupes AG2R-La Mondiale et Klésia, se sont en effet alliés à l'OCIRP, chargé de verser des rentes en cas de décès ou de dépendance. Ensemble, ils annonceront mercredi la création d'un fonds d'aide aux PME doté de 210 millions d'euros. L'objectif étant de rapidement l'abonder pour atteindre un milliard d'euros, qui sera versé sous forme de prêts ou d'entrée au capital. Or, ces organismes sont paritaires, gérés conjointement par le patronat et les syndicats. Ce qui signifie donc que ces derniers contribueront, certes indirectement, au financement des entreprises.