Carole Ghosn : "Carlos ne peut plus s'exprimer sans risquer la prison, je suis devenue sa voix"

L'audience préliminaire de Carlos Ghosn, actuellement en résidence surveillée, aura lieu le 24 octobre.
L'audience préliminaire de Carlos Ghosn, actuellement en résidence surveillée, aura lieu le 24 octobre. © Behrouz MEHRI / AFP
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Alors que Carlos Ghosn, l'ancien patron de Renault et Nissan, attend une audience préliminaire le 24 octobre dans le cadre de son procès pour des malversations financières, sa femme Carole s'est exprimée dans les colonnes du Journal du Dimanche.

Carlos Ghosn est toujours maintenu au Japon, en résidence surveillée, en attendant une audience préliminaire le 24 octobre prochain. L'ex-PDG de Renault et Nissan est au cœur d'un procès pour malversations financières. De passage en France, Carole Ghosn s'est exprimée dans les colonnes du Journal du Dimanche sur le sort de son mari : "Il ne peut plus s'exprimer sans risquer la prison, je m'exprime pour qu'on ne l'oublie pas. Je suis devenue sa voix."

Carole Ghosn estime que son mari subit un acharnement judiciaire. Pour elle, aucun doute, Carlos Ghosn est innocent. En attendant, l'homme devra se présenter le 24 octobre prochain à une audience préliminaire. Pour la première fois, la défense aura la parole : "Les avocats exposeront pourquoi Carlos Ghosn est innocent des faits dont on l'accuse et ils plaideront non coupable sur tous les chefs d'accusation."

"On a jeté Carlos en prison pour des sommes qu'il n'a pas touchées"

La femme de l'ancien PDG de Renault et Nissan est particulièrement remontée contre la justice japonaise. Selon elle, il y a un deux poids-deux mesures flagrant : "Je suis choquée par le traitement selon qu'on est Japonais ou étranger." Elle explique : "On a jeté Carlos en prison pour des sommes qu'il n'a pas touchées. La seule sanction pour Hiroto Saikawa [le directeur général du constructeur automobile nippon, NDLR] a été de le contraindre à la démission."

"Ils ont oublié tout ce que Carlos a fait pour l'économie française"

Carole Ghosn en veut aussi à la présidence et au gouvernement français. Elle a appelé Emmanuel Macron à l'aide plusieurs fois, sans succès. "Le silence de l'Elysée est assourdissant", dit-elle. "Ils ont oublié tout ce que Carlos a fait pour l'économie française et pour Renault." "Le message envoyé, c'est que, en France, si vous êtes riche et patron, vous n'êtes pas défendu par votre pays", conclut-elle, amère.