Primark augmente ses salariés...d'un centime d'euro de l'heure

© Remko de Waal / ANP / AFP
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Nathalie Chevance et A.D
Coup de massue supplémentaire : les cadres, eux, doivent profiter d'une réelle revalorisation d'1,5% de leur salaire.

Les salariés et les syndicats des dix points de vente français de la chaîne de magasins d'habillement irlandaise Primark, connue pour ses habits à bas prix, sont écœurés. A Marseille, le plus gros magasin, comme ailleurs dans l'Hexagone, ils viennent de découvrir le montant de l'augmentation annuelle que leur propose la direction : 1 centime de l'heure... brut !

"Discounteur du social". Pour les salariés de l'enseigne, le slogan est tout trouvé : Primark est le discounter du textile et du social. Pour les employés en bas de l'échelle, l'augmentation prévue s'élève à 1 centime brut de l'heure, c'est à peine mieux pour les agents de maîtrise qui plafonnent à 7 centimes bruts. Ce qui fait d'autant plus hurler les syndicats, c'est que pour les cadres, on ne parle plus de centimes mais d'une vraie revalorisation salariale : 1,5%.

"Du jamais vu". Pour Serge Nardelli de la CFDT, cette politique du deux poids, deux mesures est clairement discriminatoire pour un groupe qui a fait 300 millions de chiffre d'affaires en 2015 en France : "C'est insensé et indécent pour les salariés. Quand on dit 1 centime d'euro de l'heure, brut, en enlevant les charges sociales, vous voyez ce qui reste ! Sachant que dans cette population de salariés, 70% sont à temps partiel, je ne sais pas si on arrive à atteindre 1 euro dans le mois. C'est inconcevable et inacceptable. Je n'ai jamais vu ça dans une entreprise, que ce soit H&M, Camaïeu, Zara. Il ne faut pas que ce soient des salariés pauvres mais il faut qu'ils soient un peu récompensés du dynamisme de cette entreprise", s'insurge le syndicaliste.

Primark va d'ailleurs ouvrir d'autres magasins en France où déjà 5.000 salariés sont employés, notamment des femmes et des étudiants.