Amélie de Montchalin, la secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, était l'invitée politique de la matinale d'Europe 1 vendredi. 5:03
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Romain David , modifié à
Invitée de la matinale d'Europe 1 vendredi, Amélie de Montchalin, la secrétaire d’Etat aux Affaires européennes a estimé que le plan de 750 milliards d’euros qu'entend débloquer Bruxelles pour relancer l'économie européenne devra s'accompagner de réformes.
INTERVIEW

La Commission européenne propose un plan de 750 milliards d’euros avec un endettement commun pour relancer l’économie de l'Union au lendemain de la crise sanitaire déclenchée par le Covid-19. Mais les pays dits "frugaux", tels que les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche et la Suède redoutent que les aides soient mal utilisées et dépensées en vain, notamment par les Etats du sud réputés moins rigoureux sur le plan budgétaire. "Il n’y a pas d’argent magique, cet argent on le remboursera", a assuré vendredi sur Europe 1 Amélie de Montchalin, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

"Il n’a pas d’argent qui fera fonctionner à lui seul le système. Cette crise a montré des fragilités dans tous les pays. Nous avons des choses à réformer", estime Amélie de Montchalin pour qui, toutefois, il faut éviter de reproduire le cas grec. Les transferts de fonds ne devront donc pas être accompagnés d’une obligation de reformes. "On ne va pas rentrer dans une logique qui était celle de la Troïka et de la mise sous tutelle", insiste-t-elle.

Taxer les Gafa

Pour la secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, cet argent pourra notamment être assuré à moyen terme par la mise en place de nouveaux dispositifs fiscaux. "Je ne parle pas d’un impôt, d’aller taxer encore plus les ménages et les entreprises, mais il y a des gens en Europe qui profitent de notre prospérité européenne : les Gafa", glisse-t-elle, alors que les Etats-Unis viennent toutefois de se retirer des négociations avec l’OCDE pour la création d’une taxe internationale des géants du numérique.

"Si on s’endette ensemble, si on lève de l’argent ensemble, si on s’endette partout en Europe où cela est nécessaire, on remboursera en 2028, quand l’économie ira mieux", assure encore Amélie de Montchalin. "Le président de la République, la chancelière Merkel et la Commission européenne sont d’accord. Si on n’est pas capable d’avoir cet argent pour la relance, nous ne sommes pas à la hauteur de nos responsabilités", conclut-elle.