Nissan pourrait monter à 25% dans Renault

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avec AFP , modifié à
Selon la presse japonaise, Nissan pourrait ainsi dépenser 2,6 milliards d'euros afin de contrer le poids de l'Etat qui bénéficie de la "loi Florange". 

Le constructeur d'automobiles japonais Nissan pourrait dépenser jusqu'à 350 milliards de yens, soit 2,6 milliards d'euros, pour acheter des parts supplémentaires dans son partenaire Renault afin de contrer le poids du gouvernement français si un compromis n'était pas trouvé, a affirmé vendredi un journal japonais.

Contre un pouvoir trop fort de de l'Etat. Selon l'édition matinale de l'Asahi Shimbun, Nissan a demandé à l'Etat français de s'engager concrètement à ne pas exercer un pouvoir trop fort sur les décisions de Renault. Si une entente n'était pas conclue sur ce point vendredi, Nissan pourrait décider de monter à 25% dans Renault, indique l'Asahi. Le cas échéant, en vertu des lois japonaises, Renault ne pourrait plus utiliser ses droits de vote au sein du groupe japonais bien qu'en détenant 43,4%, précise l'Asahi. La chaîne publique NHK donne des informations similaires.

Nissan ne veut pas de la "loi Florange". En clair, Nissan ne veut pas que le gouvernement français use du droit que va lui donner l'application de la loi "Florange", qui récompense les actionnaires de long terme par l'octroi de droits de vote double. "Il existe au sein de Nissan des inquiétudes quant aux répercussions sur le constructeur japonais d'une influence trop forte du gouvernement français sur les décisions de Renault et par voie de conséquence sur son attitude envers son partenaire", précise le journal.

Recul de l'Etat ? A l'origine de ces tensions qui durent depuis huit mois figure la décision du gouvernement de faire monter l'Etat de 15 à 19,7% du capital de l'ancienne Régie nationale. Il a ainsi réussi à imposer l'application de la loi "Florange". Le coup de force a déplu à Nissan, dirigé comme Renault par Carlos Ghosn. Les deux entreprises sont liées depuis 1999, mais, au titre de la réglementation sur l'"autocontrôle", Nissan ne jouit pas de droits de vote chez Renault bien que son activité soit aujourd'hui plus du double de celle de son partenaire. Les négociations engagées entre le gouvernement et les représentants du constructeur nippon semblent cependant bien engagées, a confié jeudi une source proche du dossier : l'Etat renoncerait à utiliser ses droits de votes doubles en dehors des "décisions stratégiques".