Budget de la Sécu : des économies et quelques coups de pouce

Au milieu de ces efforts demandés, certaines prestations sociales vont également être revalorisées, notamment pour les ménages modestes.
Au milieu de ces efforts demandés, certaines prestations sociales vont également être revalorisées, notamment pour les ménages modestes. © JACK GUEZ / AFP
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G.S. avec AFP , modifié à
Malgré les trois milliards d'euros d'économies prévus par le budget 2018 de la Sécurité sociale, plusieurs aides vont être revalorisées. 

C'est un budget ambitieux. Le gouvernement promet en effet de réduire le déficit de la Sécurité sociale de 5,2 milliards en 2017 à 2,2 milliards en 2018, soit une économie de trois milliards d’euros en un an. La plupart des mesures du projet de loi des finances de la Sécurité sociale, présenté jeudi, visent donc à faire des économies budgétaires.

La majorité d'entre-elles portent sur les hôpitaux ou les médicaments (baisse de prix, recours accru aux génériques et aux biosimilaires). D'autres, comme le report de la revalorisation des pensions de retraite, la hausse du prix du tabac, du forfait hospitalier ou celle de la CSG vont affecter les particuliers (la liste des économies prévues est à retrouver dans notre article ici). Mais au milieu de ces efforts demandés, certaines prestations sociales vont également être revalorisées, notamment pour les ménages modestes.

L'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa, environ 550.000 bénéficiaires), aussi appelée"minimum vieillesse", qui est de 803 euros par mois pour une personne seule, sera augmentée de 100 euros par mois en trois fois : +30 euros en avril 2018, +35 euros au 1er janvier 2019 et +35 euros en janvier 2020. La revalorisation annuelle selon l'inflation sera, elle, avancée à janvier au lieu d'avril, à partir de 2019.

Du côté des prestations familiales, le Complément libre choix du mode de garde (CMG), aide à la garde d'enfants, sera revalorisé de 30% au 1er octobre 2018 pour les familles monoparentales. L'Allocation de soutien familial (ASF), qui complète le revenu des parents isolés ne percevant pas de pension alimentaire, sera, elle, revalorisé de 6 euros le 1er avril 2018. Le Complément familial majoré, versé aux familles nombreuses modestes, augmentera de 16,80 euros par mois au 1er avril 2018. Les primes de naissance et d'adoption vont être "dégelées" en 2018 pour suivre l'inflation. 

Pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2018, les conditions de ressources et montants de l'allocation de base de la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), 184 euros/mois versés aux parents d'enfants de moins de trois ans, seront alignés sur ceux, plus bas, du Complément familial.

L'Allocation adulte handicapé (AAH), versée à plus d'un million de bénéficiaires, passera de 811 euros par mois pour une personne seule à 860 euros au 1er novembre 2018, et 900 euros au 1er novembre 2019. 

Parallèlement, les règles de prise en compte des revenus d'un couple à l'AAH seront rapprochées de celles appliquées pour les autres bénéficiaires de minimas sociaux, comme le RSA, moins avantageuses. "L'impact de cette mesure sera neutralisé par la revalorisation" de l'AAH. Les couples représentent un peu moins d'un quart des bénéficiaires.

La prime d'activité, versée aux travailleurs à revenus modestes (environ 2,5 millions de foyers bénéficiaires), augmentera elle de 20 euros par mois en octobre 2018, selon le projet de lois finances (PLF). Au total, sa revalorisation sera de "80 euros par mois au niveau du Smic au cours du quinquennat". Parallèlement, "le barème et les ressources prises en compte" pour son calcul seront "modifiées pour assurer un meilleur ciblage". Actuellement, la prime d'activité offre un complément de revenu aux personnes gagnant jusqu'à 1,3 Smic.