Malgré la grève et les "gilets jaunes", la France est le pays le plus attractif d’Europe

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Axel de Tarlé , modifié à
Selon une étude publiée lundi par le cabinet EY, la France reste la première place européenne pour les sites de productions d’entreprises à capitaux étranger. En clair, l’Hexagone, pourtant plombé par le mouvement des "gilets jaunes" et la grève contre la réforme des retraites, reste la destination privilégiée des grands groupes industriels internationaux.
ANALYSE

C’est le prodige français ! Malgré la grève, malgré les "gilets jaunes", malgré les impôts et taxes, la France est le pays le plus attractif d'Europe sur le plan industriel. Il s'agit du baromètre annuel réalisé auprès de grands groupes industriels internationaux par le cabinet EY - qu'on appelait avant Ernst and Young. Les auteurs de l'étude eux-mêmes semblent ne pas y croire, puisqu’ils indiquent que la France est "étonnamment" attractive auprès des investisseurs étrangers.

La France est donc numéro un en Europe avec 339 projets de création ou d'extension de filiales sur le territoire, loin devant l'Allemagne, qui totalise deux fois moins de nouveaux projets, sans parler de la Grande-Bretagne, qui chute de 35 % à cause du Brexit.

Autre indicateur, étonnamment positif : le sentiment vis-à-vis de la France. 70 % de ces dirigeants internationaux se disent confiants sur les perspectives de l'industrie française. Un chiffre en total décalage avec la désindustrialisation - bien réelle - qui a ravagé le pays depuis 20 ans. Comme si on avait touché un point bas, et qu'on était en train de remonter la pente.  Si la crise des "gilets jaunes" ou la grève contre la réforme des retraites a terni l'image de la France, c’est légèrement, seulement. Le baromètre affichait l'an dernier un taux de confiance de 77 %. Mais 70%, ça reste très fort.

Les points forts français

Ces dirigeants internationaux saluent les dernières réformes pro-entreprise, entamées sous François Hollande et poursuivies par Emmanuel Macron sur la baisse de coût du travail et la simplification des règles d'embauches et de licenciements.

Et puis ces investisseurs étrangers apprécient toujours nos points forts. D’abord les infrastructures, avec le rail, la route, ou encore l’électricité bon marché. Nos grandes filières industrielles ensuite - aéronautique, construction navale, pharmacie, agriculture. Et enfin, une main d'œuvre qualifiée et abondante. Ça, c'est l'avantage avec la France. Contrairement à l'Allemagne qui est en plein emploi, en France, on arrive à embaucher.

Voilà donc enfin une bonne nouvelle. D'autant qu'on parle là d'investissements dans l'industrie, c'est-à-dire des investissements réalisés dans les territoires. En Haut-de-France, dans le Grand-Est, des régions qui, on le sait, ont beaucoup souffert de la désindustrialisation.