L'Etat à la manoeuvre pour garantir l'avenir des chantiers de Saint-Nazaire

Avec ses bassins gigantesques, Saint-Nazaire, est le seul site en France sur lequel on peut assembler des grandes coques.
Avec ses bassins gigantesques, Saint-Nazaire, est le seul site en France sur lequel on peut assembler des grandes coques. © LOIC VENANCE / AFP
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Olivier Samain, édité par R.D. , modifié à
La société navale italienne Ficantieri doit devenir maître à bord des chantiers de Saint-Nazaire, mais le gouvernement a bien l’intention de préserver les intérêts français.

C'est désormais acté : l'Italien Fincantieri a été retenu par la justice coréenne pour reprendre STX-France. Christophe Sirugue, le secrétaire d'Etat à l'Industrie se rend mercredi à Saint-Nazaire pour rencontrer les syndicats et les élus pas totalement rassurés par cette annonce. Le gouvernement cherche des solutions pour que, dans le cadre de cette reprise, l'avenir des chantiers et l'emploi des 2.600 salariés soient préservés.

66% du capital. Il n’est pas question pour le gouvernement, qui a toujours dit sa préférence pour un repreneur européen, de s'opposer à l'arrivée de Fincantieri. Mais l'Etat veut peser pour que les chantiers, une fois rachetés par le géant italien, gardent sur place l'intégralité de leurs activités, de leur savoir-faire, et les emplois qui vont avec. Aujourd'hui, l'Etat contrôle 33% du capital des chantiers de Saint-Nazaire. Difficile d'imposer ses conditions à un futur actionnaire qui détiendra les 66 autres pour cent.

Le but est donc d'obtenir un partage plus équilibré. Pour y arriver, le gouvernement étudie depuis plusieurs semaines une solution : faire entrer dans le capital le constructeur public de navires militaires DCNS.

Un intérêt stratégique pour DCNS. Avec ses bassins de fabrication gigantesques, Saint-Nazaire, spécialisé dans la construction de paquebots de croisière, est le seul site, en France, sur lequel on peut assembler des grandes coques. Le groupe DCNS a un intérêt stratégique au maintien de ces installations. Il les a d'ailleurs utilisées à cinq reprises, ces dernières années, pour construire des navires porte-hélicoptères, et notamment les fameux Mistral initialement commandés par la Russie et finalement vendus à l'Egypte.