Les Trophées de l'Avenir récompensent "des gens assez incroyables qui arrivent à définir ce que doit être le monde de demain"

Alexandre Mars, Europe 1, 1280 1:37
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Alors que la quatrième cérémonie des Trophées de l'Avenir, organisée par Europe 1, se déroule lundi soir, Alexandre Mars, le président du jury, a répondu aux questions de Matthieu Noël.
INTERVIEW

La cérémonie est prévue lundi soir. Europe 1 s'apprête à récompenser des entreprises ou des personnalités pour leur audace, leur innovation et leur côté visionnaire, lors de la quatrième édition des Trophées de l'Avenir. Il sont quarante nommés au total, répartis dans huit catégories. A cette occasion, Matthieu Noël a reçu lundi le président du jury des Trophées de l'Avenir, l'entrepreneur millionnaire philanthrope Alexandre Mars.

"Les entrepreneurs arrivent à définir les signaux faibles avant les autres." D'après lui, ces nommés sont "des gens assez incroyables qui arrivent à définir ce que doit être le monde de demain". "Les entrepreneurs arrivent à définir les signaux faibles avant les autres, les petites choses que l’on voit au quotidien en se disant que si ça devient vraiment important, ce sera un signal fort. Quand c’est un signal fort, c’est trop tard. Les quarante nommés sont des gens qui ont réussi à définir ce signal faible quelques secondes avant les autres", analyse-t-il.

Et ce "monde de demain", estime-t-il, "est un monde où le sens a une valeur totalement différente". "Nous (il a 45 ans, ndlr), on était une génération de l'avoir, et celle qui arrive est plutôt une génération de l'être ou du partage", poursuit Alexandre Mars. Signe que les temps changent, l'entrepreneur cite en exemple cette conférence de la semaine dernière, où il était présent au côté de Bruno Le Maire. "Dix fois en dix minutes, le ministre de l'Économie française a utilisé les termes 'sens' et 'partage'. Est-ce que vous imaginez ça il y a dix ans ?", a-t-il interrogé.

>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

"On commence à ne plus accepter ce qui est inacceptable." Alexandre Mars tient pour preuve le changement de mentalité. "On commence à ne plus accepter ce qui est inacceptable. Comment peut-on imaginer qu'une entreprise comme Apple ne paie pas ses impôts en France ? C'est quelque chose que l'on a pu accepter pendant des années sans même s'en rendre compte. Aujourd'hui, on avance dessus", justifie-t-il, alors que la marque à la pomme a trouvé la semaine dernière un accord avec le fisc français pour des arriérés d'impôts. Il assène : "Le monde de demain sera plus juste si les entreprises partagent plus."

"Arriver à voir ce que l’on voit au quotidien et ne pas l’accepter", voilà justement la "mission" d'Alexandre Mars : "Quand j'étais plus jeune, je me suis dit : 'Si je veux vraiment aider les gens, il faut que j’aie une certaine liberté.' La seule manière d’avoir de la liberté dans le monde d’aujourd’hui, c’est d’avoir les moyens." Il a donc "travaillé extrêmement dur" pour cela. "Le jour où j’ai eu les moyens, j’ai décidé que jusqu’à la fin de mes jours, ma vie ne serait que de m’occuper des autres."

"Le monde de demain sera plus juste si les entreprises partagent plus." C'est ainsi qu'est née la Fondation Épic, qui finance des projets humanitaires. "On passe sept mois à traverser le monde pour trouver un nombre très limité d’organisations que nous allons financer par la suite." Alexandre Mars soutient ainsi des organisations qui viennent en aide à des jeunes, "qui sont nés la plupart du temps au mauvais endroit, dans la mauvaise famille, dans la mauvaise ville parfois. Si on ne les aide pas, ils auront une vie totalement linéaire, ou pire."