Les sushis victimes de leur succès

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Pauline Jacot et , modifié à
Après un âge d'or dans les années 2000, de nombreuses enseignes de sushis connaissent des difficultés ces dernières années.

L'âge d'or des makis, sashimis et yakitoris est terminé. Les restaurants de sushis éprouvent de plus en plus de difficultés financières ces dernières années. Après avoir connu une frénésie dans les années 2000, ces petites boulettes de riz vinaigré ont été victimes de leur succès, explique Le Monde.

L'offre supérieure à la demande. Principale raison pour expliquer ce spectaculaire déclin : l'offre a dépassé la demande. Les sushis ont essaimé un peu partout en France. Mais on peut aussi en trouver dans les rayons des supermarchés ou dans les restaurants chinois. En trois ans, les points de vente ont même été multipliés par quatre, selon Bernard Boutboul, directeur d’un cabinet de conseil spécialisé dans la restauration. Dans le même temps, le chiffre d'affaires du secteur (hormis les fast-food) a reculé de 7%, d'après l'INSEE.

Des investissements pas rentables. Mais cette explosion de l'offre a eu lieu au moment de la crise, comme le relève Le Monde. Pour sortir son épingle du jeu, les restaurants ont alors investi des montants très importants. La chaîne Matsuri a par exemple déboursé 18 millions d'euros ces dernières années. Or, aujourd'hui, l'enseigne se retrouve dan l'incapacité de rembourser ses dettes et a été placée en procédure de sauvegarde en juillet, précise le quotidien du soir.

Un produit cher. La concurrence a également eu pour effet de faire baisser les prix dans tous les restaurants. "Les prix ont diminué de 35 à 50%. Les habitués ont tout de suite vu la différence, mais pas les nouveaux clients, ce qui est dommage", déplore Anaïs, qui tient un sushi à Paris. Malgré tout, les petites boulettes de riz restent onéreuses. Avec des menus entre 15 et 30 euros, le plat japonais pouvait difficilement devenir un produit de masse. "C'est un marché élitiste, qui correspond à un profil très particulier, principalement dans les grandes agglomérations. Le sushi travaille à 70% en livraison : quand il y a un match de foot à la télévision, pour une soirée entre amis. Cela ajoute encore au fait que ce n'est pas un produit de masse", soutient Bernard Boutboul.

Un marché saturé. Selon le directeur d’un cabinet de conseil spécialisé dans la restauration, aucune grande enseigne ne devrait fermer ses portes dans l’immédiat. Mais il est convaincu qu’il n’y a plus de place pour de nouveaux acteurs sur le marché.