Les salariés d'Ascoval entre espoir et amertume avant une réunion capitale

Ascoval, Vallourec, FRANCOIS LO PRESTI / AFP 1280
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Emmanuel Duteil et Lionel Gougelot, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Une réunion majeure concernant l'avenir d'Ascoval se tient mercredi à Bercy. Si certains salariés se veulent optimistes, d'autres confient ne plus y croire depuis "longtemps".

Les salariés d'Ascoval espèrent toujours une solution miracle. De son côté, Emmanuel Macron suit le dossier avec "grand intérêt" et espère "une issue positive". C'est ce qu'ont laissé entendre des élus de La République en marche mardi soir, après une rencontre avec le chef de l'Etat. Une réunion importante est prévue mercredi matin à Bercy, à propos de l'avenir de l'usine de Saint-Saulve, dans le Nord. Tous les acteurs seront autour de la table avec les conclusions d'un rapport indépendant sur la pérennité de l'activité.

La réunion de la dernière chance ? A Bercy, on assure que ce n'est pas la réunion de la dernière chance, mais ça pourrait tout de même y ressembler. Le patron d'Altifort, candidat à la reprise, le reconnait, si le rapport indépendant estime que cela peut possiblement être viable, ce serait une victoire. Dans le cas contraire, "on n'arrêtera" : "Je suis un industriel. Je ne me battrais pas contre des moulins à vent."

Mercredi matin, un nouveau client se rendra sur le site d'Ascoval pour, peut-être, conclure un contrat avec les dirigeants de l'aciérie. Ces nouvelles commandes d'acier, ajoutées à d'autres, pourraient peut-être permettre au repreneur de se passer du soutien financier de Vallourec, principal client et actionnaire d'Ascoval.

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"On aimerait bien avoir une solution sans Vallourec." Pascal, salarié depuis 36 ans, y voit un motif d'espoir. "On croit qu'il va nous sortir un projet qui va nous permettre d'assurer la survie de l'aciérie. On ferait un beau pied de nez à Vallourec. Ça prouverait que, malgré tout, l'aciérie peut se diversifier autrement que la façon dont Vallourec l'avait décidé", lâche-t-il sur Europe 1.

Un point de vue partagé par Nacim Bardi, délégué CGT d'Ascoval : "On aimerait bien avoir une solution sans Vallourec. Comme ça, on ne leur demande plus rien et on leur prouvera que l'on est capable de travailler sans eux en étant plus compétitifs."

Entendu sur europe1 :
Depuis quatre ans on nous balade à droite, à gauche. Il y a déjà longtemps que je n'y crois plus

"Il y a déjà longtemps que je n'y crois plus." D'autres salariés craignent, quant à eux, une nouvelle déception. "Sans Vallourec, je pense que ça va être très dur quand même. On va repartir pour combien de temps ? 18 mois ? Sans être sûrs du résultat final. Pourquoi pas, mais depuis quatre ans on nous balade à droite, à gauche. Il y a déjà longtemps que je n'y crois plus", confie l'un d'eux.

A Bercy, on ne veut rien laisser filtrer pour le moment mais en coulisses, on ne se montre pas très confiant. Il est certain que c'est un dossier très compliqué, estime un conseiller. Il y a peut-être des clients potentiels, mais il faut tenir deux ans, le temps d'investir dans de nouvelles activités, le tout avec très peu d'argent apporté par le repreneur. Mais on assure se battre afin de trouver une solution.

Un dossier éminemment politique. Les élus du Nord, eux, sont très remontés. Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, le dit : "On en a marre d'être pris pour des cons." Un élu frontiste du Nord ajoute que si l'usine ferme, Ascoval sera le Florange d'Emmanuel Macron. Ce dossier est éminemment politique. Lorsque le tribunal de commerce de Strasbourg rendra sa décision, Emmanuel Macron sera en visite à quelques kilomètres de l'usine.