En 2015, les marges des entreprises agroalimentaires n'ont jamais été aussi faibles depuis 1974, selon le bilan présenté mardi, auquel Europe 1 a pu avoir accès en avant-première. En cause, la guerre des prix qui exige d'afficher des produits toujours moins chers dans les rayons des magasins. Les entreprises les plus touchées sont les PME et la TPE.
Reporter les investissements. Pour Jean-Philippe Girard, le patron de l'Ania (Association nationale des industries alimentaires), la conséquences pour ces entreprises est qu'elles n'ont plus les moyens d'innover. Sur Europe 1 mardi matin, il a cité l'exemple d'une "très belle PME" dans le Nord, "qui fait 12 millions d'euros de chiffre d'affaires par an" et qui travaillait sur un nouvel emballage. "Elle va être obligée de reporter son investissement de 280.000 euros d’un an parce qu’elle subit une pression, à la fois sur ses prix et sur ses marges." Selon Jean-Philippe Girard, "ce type d’entreprises qui reportent ou annulent leurs investissements, il y en a de plus en plus. On les compte par dizaines aujourd’hui".
L'export, la seule issue ? Pour s'en sortir, la seule solution pour ces entreprises est de gagner de l'argent à l'international. 1/5 du chiffre d'affaires des entreprises de l'agroalimentaire est d'ailleurs réalisé à l'export. Mais pour l'instant, cette option ne profite qu’aux grands groupes agroalimentaires. Là aussi, les PME n'arrivent pas encore à s'imposer.