Les "dons ISF" ont augmenté en 2017, mais pourraient reculer en 2018

82% des foyers soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune ont réalisé un don en faveur des plus démunis en 2016.
82% des foyers soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune ont réalisé un don en faveur des plus démunis en 2016. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Bien que le montant des dons faits par les foyers concernés par l'ISF en faveur d'associations aidant les plus démunis a augmenté, la fondation Apprentis d'Auteuil s'inquiète qu'il ne baisse en 2018.

Le montant des dons aux démunis faits par des foyers assujettis à l'ISF a augmenté en 2017, selon une étude publiée par la fondation Apprentis d'Auteuil, qui s'inquiète cependant des conséquences à venir de la suppression de cet impôt.

82% des foyers concernés ont fait un don aux démunis. D'après cette étude, réalisée par l'institut Ipsos à la demande de la fondation, 82% des foyers soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune - payé par les ménages dont le patrimoine dépasse 1,3 million d'euros - ont réalisé un don en 2016.

Une moyenne de 4,4 dons par an. Si ce pourcentage est stable, la fréquence et le montant des dons ont quant à eux augmenté : 72% des sondés ont ainsi donné plusieurs fois, contre 68% en 2016, pour une moyenne de 4,4 dons par an. Le don moyen a lui atteint 2.535 euros, soit 3505 euros de plus qu'en 2016.

La crainte d'une baisse de ces dons. Dans son communiqué, la fondation Apprentis d'Auteuil s'inquiète toutefois d'une probable baisse des dons en 2018, en raison de la suppression de l'ISF, remplacé cette année par l'impôt sur le fortune immobilière (IFI), centré sur le seul patrimoine immobilier.

D'après l'étude, seuls 44% des ménages ayant effectué un don en 2017 sont en effet certains de le faire à nouveau cette année, contre 51% l'an dernier. Moins d'un quart des donateurs (24%) se disent en outre prêts à donner plus en 2018, contre 29% l'an passé.

Moins de foyers concernés et donc de potentiels donateurs. Les personnes soumises à l'ISF avaient la possibilité de déduire de leur impôt jusqu'à 75% des dons effectués à certains organismes d'intérêt général, en particulier les fondations, dans la limite de 50.000 euros. Cet avantage fiscal a été reporté par le gouvernement sur l'IFI, mais celui-ci ne pesant que sur les actifs immobiliers, le nombre de foyers concernés devrait chuter de 350.000 à 150.000.

"Les donateurs s'étaient parfaitement appropriés ce dispositif pour participer plus largement qu'avant à l'intérêt général", insiste la Fondation Apprentis d'Auteuil, qui dit craindre "que cette réforme ne pèse sur les dons et l'activité des fondations".