Le recul du PIB a causé la stupéfaction dans les couloirs de Bercy. (Image d'illustration) 1:02
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Emmanuel Duteil, édité par Romain David
Le produit intérieur brut de la France a reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2019. Ce ralentissement dépasse les estimations faites par l'Insee et Bercy, même si le ministère de l'Economie s'attendait à un impact des grèves de décembre contre la réforme des retraites.

C'est une première depuis 2016. Le Produit intérieur brut (PIB) de la France a reculé au quatrième trimestre 2019 de 0,1%. En conséquence, la croissance a ralenti davantage que ce que l'Insee avait prévu sur l'année, pour se fixer à 1,2%. Ces chiffres ont semé la stupéfaction à Bercy. Dans les couloirs du ministère de l’Economie, personne ne s’attendait à un tel recul, même si un impact des grèves de fin d’année contre la réforme des retraites était à prévoir.

"On s’est demandé s’il n’y avait pas une erreur dans les chiffres", va même jusqu’à confier un proche de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie. Pour rappel, l'Insee anticipait une croissance de 1,3% sur l'année et de 0,3% au quatrième trimestre. En vérité, ce net recul s’explique par un "effet stock". Cela veut dire qu’au lieu de produire de nouveaux biens, les entreprises ont plutôt vendu ce qu’elles avaient déjà en réserve. Économiquement, ce type de réaction n’est jamais une bonne nouvelle : il trahit un manque de confiance certainement lié à la grève et une baisse de la demande.

Globalement, la consommation des ménages a été plus faible qu’attendu. Mais du côté de Bercy, on veut croire que ce ralentissement ne va pas enrayer la dynamique économique. "Ce ralentissement passager ne remet pas en cause les fondamentaux de la croissance française, qui sont solides", a indiqué le ministre dans une déclaration écrite, insistant sur le fait que "la consommation des ménages et les investissements des entreprises résistent".