Philippe Rambaud est gérant d’un cabinet de conseil en business model. Il a connu une liquidation judiciaire en 2008.
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G.P.
Le psychiatre Juan David Nasio, ainsi que le gérant d'un cabinet de conseil Philippe Rambaud, sont revenus sur les différences culturelles entre la France et les Etats-Unis concernant l'échec.

Les Français ont-il trop peur de l'échec ? Forcément négatif et vécu comme une humiliation en France, l'échec social a une cote différente outre-Atlantique. "Nous ne vivons pas aux Etats-Unis mais les témoignages d'amis, les livres et les textes que je lis me montrent que l'échec doit être vécu comme un rebondissement", a expliqué le psychiatre et psychanalyste Juan David Nasio, dans Il n'y en a pas deux comme elle, lundi. "Il y a une nécessité, à partir de l'échec, de se redresser et de repartir", estime-t-il.

Rebondir après l'échec. Philippe Rambaud, gérant d’un cabinet de conseil en business model, a connu une liquidation judiciaire en 2008. "Mon premier échec personnel a été ma première grande leçon", a-t-il confié au micro d'Europe 1. C'est à partir de cette expérience personnelle qu'il a créé l’association 60.000 rebonds, pour soutenir les entrepreneurs qui viennent de déposer le bilan. Avant cela, il a connu la culture économique américaine et française, une bonne manière de connaître les différences concernant l'échec social.

"Casse toi la figure une ou deux fois". Philippe Rambaud, qui dirigeait sa propre entreprise, avait un bureau à Paris et à Los Angeles. "Quand je suis arrivé devant les fonds d'investissements aux Etats-Unis, ils m'ont demandé : 'tu as planté combien de boîte ?'", raconte le gérant de cabinet de conseil. "J'ai dit : 'aucune, je n'ai pas connu d'échec.' (...) Ils m'ont dit que c'était une mauvaise nouvelle : 'tu n'as rien appris, casse toi la figure une ou deux fois, revient nous voir et là on remettra de l'argent dans ton entreprise'", se rappelle-t-il.

"Tu n'as pas de cicatrices donc tu n'es pas crédible". Avec le recul et depuis son échec personnel, Philippe Rambaud revit cette conversation différemment. "Ils étaient en train de me dire : 'tu n'as pas de cicatrices donc tu n'es pas crédible'". Un message difficile à entendre, surtout pour un Français selon lui. "C'est vrai que nous, qui sommes dans une culture différente, un pays plus ancien, plus patrimonial, (...) on n'a pas été élevé à cela." Des bancs de l'école jusqu'aux conseils d'administration des entreprises, Philippe Rambaud assure que la culture de l'échec positif n'existe pas en France.