Le siège d'EDF perquisitionné jeudi par l'Autorité des marchés financiers (AMF)

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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
L'enquête porte sur l'information financière qu'EDF a donnée au marché depuis 2013. 

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a envoyé jeudi des enquêteurs au siège parisien d'EDF. Cette perquisition marque l'ouverture d'une enquête sur les informations financières communiquées au marché par l'électricien depuis 2013, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information du journal Le Monde.

L'AMF s'intéresse aux centrales nucléaires. "Trois personnes de l'AMF se sont présentées chez EDF ce matin et ont donc démarré un processus d'enquête portant sur l'information financière qu'EDF a donnée au marché depuis 2013", a indiqué cette source proche à l'AFP. "Des membres de l'AMF se sont présentés au siège", a dit une source syndicale, selon laquelle il s'agit d'"une première" pour EDF. Interrogés par l'AFP, EDF et l'AMF n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Selon la source proche du dossier, les enquêteurs ont demandé "des pièces, des informations, des dates, des compte-rendus", concernant principalement le programme de rénovation des centrales nucléaires françaises ("grand carénage") et le projet controversé de construction d'une centrale nucléaire à Hinkley Point (Angleterre). Ils ont présenté un mandat mentionnant la période examinée, à savoir "2013 à aujourd'hui", a-t-elle poursuivi. Cette période couvre "donc la présidence actuelle et la précédente", celles du PDG actuel Jean-Bernard Lévy et de son prédécesseur Henri Proglio.

Une enquête en plein dossier Hinkley Point. Les infractions boursières liées à l'information financière peuvent être de plusieurs natures : par exemple mauvaise communication ou fausse information, cette dernière constituant le cas le plus grave. Les "griefs" qui seront éventuellement retenus sont notifiés à l'issue de l'enquête et peuvent déboucher sur une procédure de sanction.

L'ouverture de l'enquête de l'AMF survient alors qu'EDF souhaite prendre une décision finale d'investissement sur Hinkley Point. Ce projet de 18 milliards de livres (21,6 milliards d'euros) est vivement contesté par certains syndicats qui pointent les risquent de fragilisation financière du groupe détenu à près de 85% par l'Etat français. Le comité central d'entreprise (CCE) a initié une action en justice contre l'électricien pour obtenir des informations supplémentaires sur le projet. EDF estime avoir clos début juillet la procédure de consultation. Le conseil d'administration prendra une décision sur Hinkley Point le 28 juillet.