Le papy-boom, une aubaine pour les pompes funèbres

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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Noémi Marois avec AFP
Sur les cinq prochaines années, il y aura 50.000 morts de plus par an en France. De quoi affoler les calculettes des pompes funèbres.

L'arrivée du papy boom fait saliver les pompes funèbres. Cette génération, née après la Seconde guerre mondiale et qui bascule actuellement dans la retraite, devrait en effet bientôt casser sa pipe. De quoi affoler les calculettes des commerciaux de la mort puisque les décès vont augmenter de 50.000 par an d'ici cinq ans.

 

Des morts en hausse de 30% en 2014. "Le stock est là", commente avec une bonne dose d'humour noir Richard Féret, directeur général délégué de la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie. Le nombre de morts se porte bien, vieillissement de la population oblige. En 2014, quelque 550.000 personnes sont décédées en France, un chiffre déjà en augmentation de plus de 30.000 par rapport à 2013, selon l'Insee.

 

De quoi remplir les cimetières pendant 40 ans. Comme l'explique l'Insee dans une étude sur les grands-parents en France, le baby-boom, cette explosion du nombre de naissances, s'est étalé sur plusieurs décennies, jusqu'à la fin des années 1970. Les derniers-nés de ce cru ont donc seulement la quarantaine. De quoi élargir les perspectives à venir des pompes funèbres.

 

Un secteur qui ne connaît pas la crise. C'est une aubaine pour un secteur qui pèse 2,5 milliards d'euros et qui est en petite croissance d'un point par an ces dernières années. Les associations de consommateurs dénoncent d'ailleurs régulièrement les prix pratiqués par certaines pompes funèbres avec des prix moyens d'enterrement qui évoluent entre 2.500 et 4.500 euros. Un coût en hausse selon l'Insee de 34% entre 1998 et 2008 et qui est dû en partie à la faible concurrence qui existe dans le secteur.

Regroupement. Cette disparition de la génération du papy-boom attise l'appétit des fonds et accélère la concentration d'un secteur encore largement éclaté. Près de 90% des 3.500 entreprises de pompes funèbres comptent en effet moins de 10 salariés.

En août, Funecap qui se présente comme le numéro deux des infrastructures et services funéraires en France, a pris le contrôle du franchiseur Roc.Eclerc, créé en 1985 par Michel Leclerc, frère d'Edouard, fondateur de l'enseigne de grande distribution éponyme. En septembre, le fonds de pension canadien Ontario Teachers' est entré à hauteur de 30% dans le capital d'OGF, maison mère de PFG (Pompes funèbres générales) et numéro un français du secteur.