Le mouvement des "gilets jaunes" inquiète les ostréiculteurs

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François Coulon, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Les ventes d'huîtres ont chuté en raison du mouvement des "gilets jaunes". Un coup dur pour les ostréiculteurs qui réalisent 75% de leur chiffre d'affaires lors de la période de Noël.

"En quatre semaines à la pire des périodes, les 'gilets jaunes' nous font boire la tasse." C'est ainsi qu'un ostréiculteur breton, survolté, décrit la situation pour son secteur d'activité. Les ventes d'huîtres ont chuté de 20% à 50% selon les régions, en raison des blocages des cargaisons sur les routes ou devant les centrales d'achat et du comportement des consommateurs, qui ont évité les grandes surfaces, parfois difficiles d'accès.

"Si on perd Noël, c'est dramatique". "Personne n'ose acheter et c'est d'autant plus dramatique que l'on ne vend nos huîtres qu'à Noël. 75% de notre production part pendant la semaine qui vient et si on perd Noël, c'est dramatique", explique Philippe Le Gal, président des conchyliculteurs français, sur Europe 1.

"Il y a des chaînes de distribution qui, aujourd'hui, ont arrêté leurs achats parce que, tout simplement, ils ne vendent pas. C'est l'impact des blocages sur le terrain. Pour nous, c'est terrible. Ça remet en cause nos structures d'entreprises", se lamente-t-il.

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Les ostréiculteurs veulent une trêve de Noël. Larmor-Baden, la perle du Golfe du Morbihan, joyau ostréicole, accuse le coup. "Là où, cette semaine, on devrait charger un camion de 10 à 15 tonnes par jour, on n'a eu que deux livraisons à effectuer", explique Nicolas Crénéguy, à la tête d'une entreprise de douze salariés et trois saisonniers. "On est à 20% en deçà des résultats habituels. On peut estimer aujourd'hui à plusieurs milliers de tonnes la quantité d'huîtres n'ayant pas été écoulées pendant cette période-là." Les ostréiculteurs implorent donc une trêve de Noël. "Il n'y a qu'un seul 25 décembre par an", clament-ils.