Laurent Berger : pas de "concorde nationale" dans la lutte contre le chômage

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M.S.
Pour le secrétaire général de la CFDT, l'unité politique appelée par François Hollande pour endiguer le chômage est impossible.

Il n’y a pas de solution miracle contre le chômage. C’est le message de Laurent Berger à François Hollande, qui a appelé à une "concorde nationale" transpartisane pour lutter contre le chômage, après les régionales.

Le Medef "figé dans ses postures". Dans un entretien paru dans le Journal du dimanche, le secrétaire général de la CFDT épingle la stratégie de l’exécutif : oui, la baisse du chômage doit être une priorité. Non, Laurent Berger n’entrevoit aucun consensus sur les mesures à prendre, particulièrement avec le Medef. François Hollande, dans sa dernière ligne droite avant la présidentielle de 2017, a appelé à l’unité nationale avec la droite et le centre sur des sujets comme le chômage et l’économie. Son but : freiner la progression du Front national. "Mais la question est de savoir comment on fait", appuie le syndicaliste. "Je dis au gouvernement : ne cédez pas à la panique, ne cédez pas à la pensée unique selon laquelle le problème est le coût du travail, comme le dit le Medef." Il fustige un patronat "figé dans ses postures", qui aggrave selon lui la précarité et qui n’a "aucune réflexion sur l’économie".

Investir dans la formation. Soucieux d’évacuer le débat sur le coût et sur la réforme du code du travail, Laurent Berger rappelle son cheval de bataille : la formation. Il estime que le gouvernement n’investit pas assez dans ce domaine :"le plan en cours porte sur 150.000 entrées pour les métiers en tension, ceux de la transition énergétique et du numérique. Il faut aller beaucoup plus loin en élargissant aux qualifications de demain et aux savoirs fondamentaux". Il recommande également plus de souplesse dans les conditions d’accès à l’apprentissage, avec une entrée possible toute l’année. Interrogé sur le projet d’accord sur le travail du dimanche, que la CFDT n’a pas signé, il explique que ce refus n’est pas définitif et qu’il attend plus de "contreparties" pour les salariés. "Nous souhaitons aboutir dans les grands magasins", conclut-il.