Jean Veil est l'avocat de la Société générale. 3:43
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B.V. , modifié à
Me Jean Veil, avocat de la Société générale, annonce au micro d'"Europe Soir" que l'établissement bancaire entend bien recouvrer le million d'euros de dédommagements et intérêts que Jérôme Kerviel a été condamné à verser.

La Société générale va-t-elle pousser pour obtenir le versement d'un million d'euros, le montant des dommages et intérêts que Jérôme Kerviel est condamné à verser dans une décision de la cour d'appel de Versailles formulée vendredi ? "Ça me paraît tout à fait évident", assure Me Jean Veil, avocat du groupe. "Il a peut-être un peu d'argent, le mieux serait qu'il en gagne un peu", a-t-il estimé au micro d'Europe Soir. "Et la Société générale n'a aucune raison de lui faire de cadeaux."

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Monsieur Kerviel est inquiet, il a perdu

Jean Veil salue même la décision "concrètement possible" établie ce vendredi. "La cour d'appel a considéré qu'il valait mieux un montant que monsieur Kerviel pouvait payer plutôt qu'un montant inatteignable pour lui", interprète l'avocat. "C'est la raison pour laquelle monsieur Kerviel est inquiet et va sûrement former un pourvoi", explique-t-il, assurant même que l'ex-trader "a perdu". "La justice avance", commentait pour sa part à l'inverse Jérôme Kerviel vendredi matin, tout en affirmant vouloir "continuer le combat" : "J'estime encore ne rien devoir à la Société générale".

Pas d'inquiétude sur la situation fiscale de la Société générale. L'avocat admet une part de responsabilité de la banque dans les agissements de son ancien employé : "C'est sûr que lorsque vous laissez la porte ouverte de votre entrepôt et qu'on vous cambriole, vous avez commis des fautes". Mais il évoque surtout un "problème de confiance" : "On ne peut pas mettre des policiers derrière chacun pour s'assurer qu'il ne vole pas".

Jean Veil refuse d'envisager un redressement fiscal de la Société générale malgré les déclarations émanant du ministère de l'Économie et des finances. Le ministre Michel Sapin et le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert "ont demandé à l'administration fiscale d'examiner les conséquences de cet arrêt sur la situation fiscale de la Société générale concernant les résultats de l'exercice de l'année 2008". "Monsieur Sapin ne pouvait pas faire autrement", répond Jean Veil. "C'est son métier de vérifier l'adéquation entre la décision de la cour de Versailles et la situation réelle."