La Cour des comptes lance une pierre dans le jardin de l'État actionnaire

La Cour des comptes estime que l'État dispose d'autres moyens que la prise de participation pour accompagner les entreprises stratégiques.
La Cour des comptes estime que l'État dispose d'autres moyens que la prise de participation pour accompagner les entreprises stratégiques. © AFP
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La Cour des comptes a rendu un rapport dans lequel elle estime que l'entrée de l'État au capital de certaines entreprises n'est pas toujours pertinente.

L'État et les organismes publics doivent-ils continuer à être actionnaires de certaines entreprises ? Selon le rapport rendu public aujourd'hui par la Cour des comptes, pas forcément. Ainsi, les parts que possèdent l'État, la Caisses des dépôts et la BPI ne seraient pas le meilleur moyen d'aider les entreprises au capital desquels ils ont pris des parts.

"Pas le remède le plus adapté." "L’actionnariat public se révèle rarement le remède le plus adapté pour contrer, en profondeur et dans la durée, la perte de compétitivité et la désindustrialisation de l’appareil productif national", lance la Cour des comptes, en conclusion de son rapport. Pour elle, "l’entreprise publique n’est plus le modèle, y compris social, qu’elle a incarné au siècle précédent".

La Cour des comptes regrette également que l'État s'immisce trop dans la gestion des entreprises au sein desquelles il a des participations, confondant "actionnariat et tutelle". Autre récrimination : celle faisant de l'État un actionnaire n'agissant que dans l'urgence, et pas assez sur le long terme. Et la Cour d'estimer nécessaire l'établissement d'un cahier des charges de l'État actionnaire qui codifierait ses relations avec les entreprises.

La Cour des comptes préconise une diversification ou une réduction de porte-feuille. De plus, l'institution note que la situation financière de ces entreprises se dégrade et nécessite de fréquentes recapitalisations qui grèvent les finances publiques. Pour lutter contre ces difficultés qu'elle désigne, la Cour des comptes préconise soit un resserrement du porte-feuille d'action (évalué à 100 milliards d'euros), soit sa diversification.

Les participations de l'État concernent pour 40% d'entre-elles des entreprises du secteur de l'énergie, pour 15 % l'industrie et pour 29% les services. EDF, Aéroport de Paris, Areva, Thalès, Transdev, Vallourec ou Eiffage font partie des entreprises dans lesquelles l'État détient, à des échelles variables, des participations.