La Cour des comptes estime que le gouvernement aura du mal à ramener le déficit à 2,7%

La Cour des Comptes présidée par Didier Migaud a estimé que ramener le déficit de la France à 2,7 % serait "très difficile".
La Cour des Comptes présidée par Didier Migaud a estimé que ramener le déficit de la France à 2,7 % serait "très difficile". © ERIC PIERMONT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon la Cour des comptes, le gouvernement aura des difficultés à tenir son objectif de ramener le déficit à 2,7% du PIB.

L'objectif de réduction du déficit public, que le gouvernement entend ramener à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2017 après 3,3% l'an dernier, sera "très difficile à atteindre", estime la Cour des comptes dans son rapport public annuel publié mercredi.

Des hypothèses de recettes "optimistes". La prévision gouvernementale repose "sur des hypothèses de recettes optimistes" et sur "des économies qui ne pourront pas atteindre les montants attendus", déplore la juridiction financière indépendante, qui appelle à "accentuer l'effort de maîtrise des dépenses" pour assainir les comptes publics.

Dans leur traditionnel bilan annuel, chargé de passer au crible la gestion des ressources publiques, les magistrats financiers dressent un tableau critique des hypothèses retenues dans le projet de loi de finances (PLF) 2017, notamment sur le plan des dépenses.

Risque d'accélération des dépenses publiques. La trajectoire prévue par Bercy contient "différents facteurs de sous-estimation, qui font peser le risque d'une accélération plus nette de l'ensemble des dépenses publiques", en particulier pour l'assurance-chômage et l'assurance-maladie, souligne ainsi la Cour des comptes.

Les dépenses d'indemnisation du chômage sont attendues en recul de 3,9% cette année, grâce à la baisse du chômage mais aussi grâce à la renégociation de la convention Unédic, engagée début 2016 entre les syndicats et le patronat, et sur laquelle Bercy compte pour économiser 1,6 milliard d'euros.

Or les négociations sont au point mort "et il paraît peu probable qu'elles reprennent avant l'été 2017 ou que des mesures unilatérales du gouvernement interviennent avant cette date", prévient la Cour, pour qui l'amélioration du marché du travail pourrait être moins nette que prévu.

L'assurance-maladie tiendra-t-elle ses objectifs ? L'institution présidée par Didier Migaud s'inquiète en outre "des risques importants de dépassement" au niveau des dépenses d'assurance-maladie, le gouvernement ayant prévu des économies plus élevées qu'en 2016, mais avec des mesures de nature semblable, comme le développement de la chirurgie ambulatoire.