Jean-Michel Fourgous : "Les prud'hommes, c'est la roulette russe"

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M.B. , modifié à
SOCIAL - Le maire d'Elancourt, également chef d'entreprise, s'est déclaré favorable à une refonte de la justice prud'homale lundi sur Europe 1.
INTERVIEW

Le plafonnement des indemnités prud'homales, que le gouvernement devrait instaurer dans le projet de loi de réforme du Code du travail porté par Myriam El Khomri, est soutenu par Jean-Michel Fourgous. Le maire d'Elancourt, dans les Yvelines, par ailleurs chef d'entreprise, souhaiterait même aller plus loin : refondre les prud'hommes et modifier le Code du travail.

Tomber sur un juge "qui a la haine". "Est-ce que ce pays aime ses entrepreneurs ?", s'est interrogé l'élu dans le Grand direct de l'actu sur Europe 1 lundi. "Les prud'hommes, c'est la roulette russe. Selon si vous tombez sur un juge qui a la haine ou quelqu'un qui comprend l'entreprise", le jugement rendu sera différent. Selon lui, "on fait des lois pour rendre un entrepreneur délinquant". Le code du Travail n'est donc "pas adapté à une société de services" et devrait être revu. Surtout, ces dysfonctionnements entraînent, chez les entrepreneurs, une peur de la sanction néfaste pour l'emploi. "La difficulté de licencier fait que vous n'embauchez plus", a-t-il asséné.

"Les patrons ont totalement tort". Des arguments balayés par Gérard Filoche, également invité sur Europe 1 lundi. "En général, 80% des salariés gagnent" aux prud'hommes, a rappelé cet ancien inspecteur du travail, membre du bureau national du Parti socialiste. "C'est parce que les patrons ont totalement tort". Pour lui, la justice prud'homale fonctionne globalement bien, grâce à des juges "bien implantés sur le terrain". Et s'il y a des dysfonctionnements, ce sont les salariés qui en font les frais. "Normalement, c'est une justice gratuite et orale, permettant l'accès aux personnes qui ne savent pas se défendre", a-t-il expliqué. "Maintenant, il faut quasiment à coup sûr un avocat, des textes écrits, des délais absolument éternels pour avoir justice. Les salariés ont beaucoup de mal à obtenir la défense de leurs droits."

Enfin, Gérard Filoche conteste le fait qu'une justice prud'homale plus favorable au patronat permette d'améliorer le taux de chômage en France. "Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de chômage qu'il devrait y avoir de l'injustice", a-t-il martelé.