Ils sont ruinés par... la loi de protection des terres agricoles

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François Coulon et B.B
Des propriétaires bretons voient la valeur de leurs terres en chute libre.
REPORTAGE

C'est une loi censée renforcer la protection des terres agricoles. La loi Alur est en effet destinée à lutter contre la construction de nouvelles maisons. Problème : cela entraîne des situations dramatiques pour certains habitants, dont la valeur de certains terrains s'est brutalement écroulée. Europe 1 s’est rendu dans le département du Morbihan.

"Il y a des gens qui ne sont pas loin de se suicider". A Locoal-Mendon, la dépréciation est vertigineuse : 1.000 mètres carré constructibles facturés hier 100.000 euros ne valent plus que… 3.000 euros, le prix d’un champ à patates. Une situation dramatique pour 150 propriétaires. C’est qu’assure au micro d’Europe 1 Michel Corda, président de l’association "Les plumés du Morbihan" : "une dame m’a écrit, 75 ans. Elle avait gardé son terrain pour ses vieux jours, pour partir en maison de retraite. Aujourd’hui, cela va être la soupe populaire". Et d’ajouter : "il y a des gens qui ne sont pas loin de se suicider. Ils sont dans la détresse, ils n’ont plus rien. Ils sont ruinés par une loi. Etre spolié de cette façon, c’est désespérant."

"Je suis ruinée. C’est une catastrophe". A la Trinité-sur-Mer, Françoise s’est lourdement endettée pour racheter les parts de ses frères et sœurs. La septuagénaire est tombée de très haut : "il y avait 4,5 hectares constructibles. Et cela ne vaut plus rien du tout car ils ne sont plus constructibles. Je ne peux plus rien en faire. Je suis ruinée. C’est une catastrophe. Quand on perd trois millions d’euros… J’entre dans un état de déprime important."

A Kervignac, le maire, lui,  a dû faire une croix sur près de 200 constructions. Un vrai sinistre économique, au nom de la protection des terres agricoles.