"Gilets jaunes" : Auchan a constaté une "baisse considérable" de la fréquentation et du chiffre d'affaires

© ROMAIN LAFABREGUE / AFP
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Maud Descamps, édité par Benoist Pasteau , modifié à
Le chiffre d'affaires du secteur du commerce a pâti des blocages des "gilets jaunes" samedi, dans toute la France. L'enseigne Auchan a particulièrement été impactée. 

Après la forte mobilisation des "gilets jaunes" dans toute la France samedi, le secteur du commerce commence à dresser un premier bilan. Et il n'est pas bon, loin s'en faut. Alors que d'après le cabinet Nielsen, les hypermarchés et supermarchés ont vu ce jour-là leur chiffre d'affaires baisser de 35% en moyenne, en raison des fermetures de points de vente et du blocage des accès à certains magasins, l'enseigne Auchan a été particulièrement impactée, comme l'a expliqué à Europe 1 Olivier Louis, le directeur de la communication d'Auchan Retail France. 

Baisse notable de la fréquentation et du chiffre d'affaires. "Sur l'ensemble des hypermarchés, on est sur une fréquentation de -55% et sur un chiffre d'affaires équivalent, à -55%", explique-t-il. "Sur une journée du mois de novembre aussi importante que le samedi, c'est effectivement considérable", poursuit le directeur de la communication, alors les courses de Noël ont commencé.

"On observe une perte de patience de la part des clients". Olivier Louis est également inquiet de la tension qui règne autour de ses enseignes. "On a une vingtaine de sites qui sont actuellement bloqués au niveau des accès, qui ne peuvent pas être livrés parce que les entrepôts sont également bloqués. On observe aussi une perte de patience de la part des clients, de la part des commerçants, qui devient un peu dangereuse parce que c'est dans cette situation que malheureusement des drames peuvent arriver", met-il en garde.

Appel à l'"apaisement". Lundi soir, des organisations professionnelles et patronales ont appelé à l'"apaisement" dans le conflit opposant les "gilets jaunes" au gouvernement, estimant que l'"exaspération" des manifestants ne devait pas conduire à un "blocage de l'économie". "De nombreuses entreprises commencent à percevoir les conséquences des différentes initiatives de blocages mises en place depuis ce week-end", a souligné dans un communiqué le Medef, principale organisation patronale française.

Les blocages ne sont pas "sans conséquence" pour "le monde économique", a estimé de son côté la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), regrettant que les entreprises "fassent les frais d'une situation dont elles ne sont en rien responsables". "Cette situation fait courir des risques graves à tout le commerce", souligne le Conseil du commerce de France (CDCF), qui demande "aux pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires pour rétablir la situation au plus vite".