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François Coulon, édité par Anaïs Huet
Près d'une centaine de chefs d'entreprise vendéens réclament le retour au 39 heures pour répondre au mécontentement des "gilets jaunes". Pour eux, pour gagner plus, il faut tout simplement travailler plus.
REPORTAGE

En Vendée, une association de chefs d'entreprise basée dans la commune de La Mothe-Achard pense avoir trouvé la solution pour favoriser le pouvoir d'achat : mettre fin aux 35 heures et repasser aux 39 heures, avec une hausse des bas salaires et une diminution des charges. 

Les 35 heures, "le déclencheur du mal-être". Ces 90 chefs d'entreprises, qui emploient au total 3.000 salariés, comptent bien mettre ce sujet sur la table du "grand débat national". Le mouvement des "gilets jaunes" ne les a pas surpris, bien au contraire. Ils partagent avec eux l'aspiration à un meilleur pouvoir d'achat. Mais pour cela, il n'y a pas de secret. Il faut, selon la formule consacrée, "travailler plus pour gagner plus." "Il faut absolument que l'on se rende compte que les 35 heures ont été le déclencheur du mal-être d'aujourd'hui", juge Pascal Boutet, l'un de ces patrons, au micro d'Europe 1.

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"Quatre heures supplémentaires par semaine, ça amène tout de suite 350 euros net sur un salaire de base. Je ne vois pas comment ça peut déranger le collaborateur. Je suis persuadé que les gens doivent être mieux payés, mais je suis aussi persuadé qu'il faut travailler plus", soutient-il.

Valoriser davantage le travail. Accompagner ce retour aux 39 heures d'une hausse des bas salaires et d'une baisse des charges salariales et patronales, c'est comme ça qu'on valorisera le travail", estime Alain Martineau, un autre de ces chefs d'entreprise vendéens. "Il faut vraiment tout changer. L'idée c'est de dire : on revient aux 39 heures, mais on valorise beaucoup plus le travail. Est-ce qu'il vaut mieux travailler 35 heures et compter l'argent qu'il vous reste dans votre portefeuille à la fin du mois, ou travailler 39 heures et vous faire un resto de temps en temps, et partir en vacances ?", interroge-t-il.

Le pavé dans la mare vendéen, envoyé au préfet, figurera dans les cahiers de doléances locaux avec l'espoir d'un impact national.