M.-E. Leclerc : "La politique du gouvernement était illisible en 2015"

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Le président-directeur de l’enseigne Leclerc était l’invité de David Abiker, samedi, pour dresser un bilan économique de l’année 2015. Il est notamment revenu sur la loi Macron.

"2015, c’était l’année du choc. Il faut espérer pour 2016, un rebond". Samedi, Michel-Edouard Leclerc, PDG de la chaîne de distribution éponyme, est revenu sur l’année passée pour l’économie française, dans l’émission de David Abiker, C’est arrivé en 2015.

"On prend de plein fouet les effets de la mondialisation". "J’espère que c’est une transition, que ce n’est qu’une transition entre la chape de plomb et le deuil qu’a causé le terrorisme, entre, aussi, les chamboulements politiques, la gifle de la classe politique, avec le score du Front national, […]et en même temps, cette difficulté qu’ont nos corporations, taxis, agriculteurs, et même distributeurs, à s’adapter aux effets de la mondialisation… On prend de plein fouet, concrètement, les effets de la mondialisation et d’internet", a précisé le président-directeur de l’enseigne de grande distribution. Pour les magasins Leclerc, l’un des objectifs de la nouvelle année sera notamment celui "de devenir le premier distributeur bio en France".

Macron, une "belle personne". Revenant sur la loi Macron, fait marquant de l’année économique 2015, Michel-Edouard Leclerc a qualifié le ministre de l’Economie de "belle personne", qui "croit en ce qu’il fait". Simplement, en voulant libéraliser la société française, "il arrive tel Corto Maltese ou Tintin, dans un monde qui ne l’attend pas, ne le veut pas", a ajouté le patron préféré des Français. La loi Macron "peut être une bonne loi si le gouvernement la fait appliquer et l’accompagne", a-t-il estimé, pointant toutefois que celle-ci prenait pour l'instant "le risque de cristalliser les oppositions plutôt que de les dépasser".

Pour Michel-Edouard Leclerc, l'important est avant tout "d'accompagner", a-t-il souligné, dénonçant le manque de "précautions" et de "pédagogie" de la politique économique gouvernementale. Et d’ajouter : "La politique du gouvernement était illisible sur la fiscalité, sur la politique économique"...

Ouverture des magasins le dimanche, avec parcimonie. A propos du travail et de l'ouverture des magasins le dimanche, le PDG a précisé "chez Leclerc, on n’était pas demandeur", tout en approuvant cette mesure "très bonne pour les grands magasins à Paris ou dans les zones touristiques". "Je trouve normal que le PDG des Galeries Lafayette ou du Bon Marché le réclament". "Il y a des zones où c’est bien de libérer", a-t-il conclu, ne souhaitant pas cependant que l’ensemble de la distribution ouvre le dimanche, "sinon on aurait un système de consommation à l'Américaine qui couterait très cher, y compris au consommateur qui n'a pas besoin d'aller faire ses courses le dimanche".