Doux : le plan de la dernière chance, "alliance avec le Diable"

Le groupe Doux tente un plan de la dernière chance.
Le groupe Doux tente un plan de la dernière chance. © FRED TANNEAU / AFP
  • Copié
Francois Coulon avec G.M. , modifié à
Le groupe Doux va délocaliser sa production bas de gamme en Ukraine. Le dossier est traité directement avec l'Élysée.

Situation compliquée pour le groupe volailler breton Doux. Victime de la concurrence brésilienne, l'entreprise lance un plan de la dernière chance. Elle va délocaliser sa production bas de gamme hors de France.

Un dossier traité par l'Élysée. Au cours des dernières années, les pertes se sont accumulées chez Doux. Après 36 millions d'euros l'an dernier, le volailler devrait encore perdre 38 millions d'euros cette année. Et le groupe doit également s’acquitter de 70 millions d'euros de pénalité infligées par l'Europe pour avoir surdosé de l'eau dans des poulets surgelés. Le dossier est désormais tellement grave que, selon les informations d'Europe 1, il est traité en direct par l'Elysée. 

Vers une délocalisation en Ukraine. Pour sauver l'entreprise, le volailler envisage de délocaliser sa production bas de gamme en Ukraine et de développer la valeur ajoutée en France. Mais pour y arriver, le groupe doit d'abord trouver 100 millions d'euros en urgence. "On est plus compétitif par rapport à d'autres pays. Quelques années en arrière, on était le premier producteur européen de volaille et aujourd'hui, on est pratiquement au bord du gouffre. Soit on passe par une transformation pour essayer de préserver cette activité, soit on existera plus", considère Nadine Hourmant, déléguée FO. Même si elle dénonce cette délocalisation, elle considère néanmoins que "soit on fait une alliance avec le Diable, soit on meurt".

Baisse de la production. Et la situation presse. Si Doux produisait quatre millions de poulets par semaine en 2016, il est désormais sous la barre des trois millions. Une situation qui ne devrait pas permettre à l'entreprise d'éviter un nouveau plan social.