Dégringolade d'Altice (SFR) en bourse : "les salariés commencent à perdre confiance"

Altice est en difficulté en bourse.
Altice est en difficulté en bourse. © ERIC PIERMONT / AFP
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Francois Geffrier avec G.M.
Pour Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT de SFR, "si les clients sont partis, c'est qu'il y a des raisons profondes à cela".

Mea culpa pour Patrick Drahi, le patron d'Altice et propriétaire de SFR. "On ne s'occupe pas assez bien de nos clients", a-t-il déclaré mercredi lors d'une conférence organisée à Barcelone. Une déclaration qui intervient en pleine dégringolade boursière pour Altice, dont l'action a perdu 58% depuis juin et alors que l’opérateur français a perdu plus de deux millions de clients depuis son rachat il y a trois ans. En cause, notamment, la qualité de service et la relation clients. Aujourd’hui, Patrick Drahi affirme qu’il a les clés et la stratégie pour remettre SFR sur les rails, mais les syndicats ne sont pas rassurés pour autant.

"Nous sommes très préoccupés". "Nous sommes très préoccupés, nos dirigeants n'ont pas montré leurs capacités jusqu'à maintenant à déléguer, à s’entourer d'une équipe de management qui soit stable dans le temps et qui est elle-même confiante dans le modèle", déplore Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT de SFR. "Les salariés commencent à avoir une perte de confiance majeure dans leur entreprise. Si les clients sont partis, c'est qu'il y a des raisons profondes à cela. Que ce soit sur la qualité du réseau, sur la façon de traiter les clients en termes d'offre et de relation client, on a des éléments d'amélioration très forts", indique-t-il.

"On s'occupe mal des clients". "Nos clients, ils veulent pouvoir téléphoner en local, pouvoir voir des programmes télévisés sans être interrompus ou avoir des brouillages, pouvoir surfer sur Internet avec un bon débit. Evidemment qu'on s'occupe mal des clients quand ces services de base ne sont pas rendus", poursuit Xavier Courtillat. Et le syndicaliste dénonce également "une politique de réduction des coûts qu'on paye en terme de services rendus aux clients, ce qui fait que les clients vont voir ailleurs".