Dassault continue de miser sur les jets

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G.V. avec AFP
L’avionneur a dévoilé mardi le Falcon 5X, dernier né de ses jets d’affaires. Un secteur en pleine expansion.

Il est censé être le porte-étendard du luxe à la française décliné dans l’aéronautique. Après une avant-première à Las Vegas en 2013, la version définitive du Falcon 5X a été dévoilée mardi par le groupe Dassault Aviation. Un jet d’affaires que peu pourront s’offrir, comptez 45 millions de dollars l’exemplaire, mais qui est stratégique pour l’avionneur s’il ne veut pas rater la reprise du secteur de l’aviation d’affaire.

Un jet version long-courrier. "L'ambition du 5X est de devenir la nouvelle référence du marché des jets d'affaires à long rayon d'action", a martelé le PDG Éric Trappier, lors de cette présentation. Ses atouts : "la cabine la plus large du marché" et "son autonomie de 5.200 nm (miles nautiques, soit 9.630 km) lui permettent de relier sans escale" les lignes "les plus fréquentées de la planète". L'appareil pourra ainsi relier sans escale Los Angeles à Londres, Sao Paulo à Chicago, Paris à Pékin ou Johannesburg à Genève avec huit passagers à son bord, ce que seule une minorité des jets d’affaires peuvent faire.

Quand le Rafale devient un atout. Cet avion est stratégique pour le groupe Dassault, qui réalise 70% de son activité dans l'aviation d'affaires. Mais la concurrence est forte et le Falcon 5X devra faire face à la concurrence du G450 et du nouveau G500 de l'avionneur américain Gulfstream, mais aussi et surtout au GL5000 du canadien Bombardier.

Le groupe Dassault a néanmoins un atout de taille : il peut également mettre en avant son expérience dans l’aviation militaire. Ce que n’a pas manqué de souligner le PDG de l’entreprise, citant l'analyse d'un magazine américain qui soulignait la "singularité" de Dassault, "qui se distingue par sa petite taille au milieu des poids lourds (...) capable de tenir tête à des géants comme Boeing et Lockheed Martin sur le marché ô combien disputé des avions de combat". Un savoir-faire qu’on retrouve d’ailleurs dans le Falcon 5X, dont le système de commandes de vol numériques est inspiré de celui du Rafale.

Une faible consommation, l’autre argument. Outre son rayon d’action, une cabine plus large et les technologies issues du programme Rafale, Dassault met également en avant un autre atout : une consommation en carburant en baisse de 15% par rapport à la concurrence grâce au tout nouveau moteur Silvercrest de Snecma. Le 5X est "plus éco-efficient que n'importe quel autre jet d'affaires de sa catégorie" et permet "une vitesse d'approche semblable à celle des avions à turbopropulseurs", a ainsi souligné Eric Trappier.