Croissance : un frémissement de l'économie française ?

© MIGUEL MEDINA / AFP
  • Copié
Olivier Samain et Noémi Marois , modifié à
ÉCONOMIE - Selon les prévisions de l'Insee, la croissance de la France devrait être à la mi-2015 de 1,1% sur un an, du jamais vu depuis 2011. Mais les chiffres du chômage s'annoncent moroses. 

Un frémissement de l'économie française ? Voilà ce que l'Insee prédit pour l'année 2015. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l'Institut de la Statistique prévoit en effet une hausse de 0,4% du PIB au premier trimestre et de 0,3% au deuxième. La consommation au rendez-vous et la hausse des exportations expliquent en partie ce redémarrage. Cependant, le troisième moteur de la croissance qui est l'investissement des entreprises continue, lui, à se faire désirer.

La barre symbolique du 1%. L'Insee ne va pas jusqu'à dire que la crise fait partie du passé mais tout de même, elle pourrait se faire oublier les prochains mois. Avec +0,4% de janvier à mars, puis, + 0,3% d'avril à juin, la croissance de la France repartirait franchement dans le vert, après quatre années moroses. Sur un an, la croissance atteindrait ainsi +1,1% sur un an, soit un niveau que l'Hexagone n'avait plus atteint depuis fin 2011.

Consommation+exportations = croissance. Ces prévisions positives s'expliquent par plusieurs vents porteurs. La baisse des prix du pétrole d'abord, favorise le pouvoir d'achat des ménages et dope par conséquent la consommation. L'Insee prévoit d'ailleurs que les ménages français consommeront à un rythme plus soutenu, atteignant +1,5% sur une année en juin 2015. L'euro, lui, poursuit sa baisse en atteignant, face au dollar, son plus bas niveau depuis 2003. Les gagnants ? Les entreprises françaises exportatrices qui voient leurs ventes boostées. 

Il faut rajouter à ces deux phénomènes les effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) ainsi que les baisses de cotisations du pacte de responsabilité appliquées depuis le début de l'année 2015. La conséquence de ces mesures gouvernementales ? La marge des entreprises se redresse nettement, atteignant un niveau inégalé depuis début 2011. Mais malgré ce contexte favorable, les chefs d'entreprise ne reprennent pas confiance et hésitent encore à relancer leurs investissements. 

Pole emploi

© AFP

Le chômage devrait retrouver un niveau inégalé depuis près de 20 ans.Sur le marché du travail, l'Insee entrevoit une légère progression au premier semestre. Pas moins de 20.000 emplois devraient être créés  grâce notamment aux contrats aidés dans le secteur public. Mais cela ne sera pas suffisant pour faire reculer le chômage. Car si des emplois sont créés, le nombre de personnes sur le marché du travail augmente lui aussi. L'Insee table ainsi sur un taux de chômage à 10,2% à la mi-2015 en métropole alors qu'il était de 10% fin 2014. Il retrouverait ainsi un niveau inégalé depuis près de 20 ans, fin 1997.

>> LIRE AUSSI - Valls et l'espoir d'une croissance à 1,5%

>> LIRE AUSSI - Les voyants de l’économie française sont au vert

>> LIRE AUSSI - Combien faut-il (vraiment) de croissance pour baisser le chômage ?