Covid-19 : pourquoi le nombre de burn-out a explosé ces derniers mois

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Aurélien Fleurot

Selon le baromètre du cabinet "Empreinte Humaine", les burn-out se multiplient en France depuis la fin du printemps, période de desserrement des restrictions imposées contre le coronavirus. Au travail, les salariés sont de plus en plus épuisés, en perte de sens, avec à la clé de nombreux arrêts maladie.

C'est un signe que la France de l'après-crise du Covid-19 ne va pas si bien : le nombre de burn-out a explosé, avec une augmentation de 25% du nombre de cas sur les quatre derniers mois, selon "Empreinte Humaine". Le cabinet, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et auteur d'un baromètre qui prend le pouls des salariés depuis le début de la pandémie, estime à 2,5 millions le nombre de salariés en souffrance.

"Les personnes s'écroulent psychologiquement"

Certes, d'une manière générale, depuis le retour progressif au bureau, la santé psychologique des salariés s'est améliorée : le niveau de détresse est en baisse de 6% par rapport à mai dernier, c'est même -14% pour les managers, mais cela reste tout de même deux fois plus qu'avant la crise sanitaire. Et il y a donc ces burn-out, toujours plus nombreux sur le deuxième semestre de l'année 2021.

Comment l'expliquer ? "Des amplitudes horaires très importantes pendant le télétravail imposé, des difficultés aussi à différencier la vie professionnelle et la vie personnelle d'un point de vue psychologique", pointe Christophe N'Guyen, psychologue du travail et président du cabinet Empreinte Humaine. "On parle de burn-out sévères, c'est-à-dire des états où les personnes décompensent, s'écroulent psychologiquement et peuvent faire l'objet d'hospitalisation. C'est ce qu'on entend de plus en plus sur le terrain."

Arrêts maladie, démissions…

Les salariés pâtissent d'un manque de repères avec le travail à distance et expérimentent surtout une perte de sens, avec un décalage croissant entre leurs attentes et ce que propose leur entreprise. C'est ce qui revient le plus dans ce baromètre, avec pour conséquences des arrêts maladie, des démissions et davantage de conflictualité au travail.