Contrebande : plusieurs fédérations départementales de buralistes appellent à la mobilisation

Pour protester contre la vente de cigarettes et de tabac de contrebande, une quarantaine de fédérations départementales de buralistes appellent à la mobilisation à Lyon, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Rouen ou encore Le Havre. Le marché parallèle des cigarettes explose en France.
Une quarantaine de fédérations départementales de buralistes appellent à la mobilisation lundi pour protester contre la vente de cigarettes et de tabac de contrebande, a annoncé à l'AFP le responsable de la section francilienne. "Ce n'est pas un mouvement lancé par la confédération nationale des buralistes", a tenu à préciser à l'AFP son président Philippe Coy.
Un rassemblement à midi devant l'Assemblée nationale
"Ce sont des fédérations qui souhaitent se mobiliser pour dénoncer ce que nous portons et relayons régulièrement auprès des pouvoirs publics, c'est-à-dire ce marché parallèle qui est aujourd'hui une des sources aussi d'insécurité du réseau. Je comprends et partage l'angoisse de mes collègues, et je comprends leur expression", a souligné Philippe Coy.
A Paris, un rassemblement "avec prise de parole et distribution de tracts" est prévu à midi devant l'Assemblée nationale, a précisé Philippe Alauze, à la tête de la fédération des buralistes d'Ile-de-France. Il souligne qu'"une quarantaine" de fédérations départementales ont appelé "à la mobilisation avec des points-presse dans la rue", qui auront notamment lieu à Lyon, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Rouen ou encore Le Havre. "Quatre clients sur dix n'achètent plus au bureau de tabac", a ajouté M. Alauze.
"Ce n'est pas une politique de santé anti-tabac que d'augmenter le prix des cigarettes"
"Ce n'est pas une politique de santé anti-tabac que d'augmenter le prix des cigarettes, ce n'est pas dissuasif, ça ne fait qu'encourager le trafic", dénonce de son côté Frédéric Pailhé, président de la Fédération des buralistes de Haute-Garonne. Dans ce département frontalier de l'Espagne et voisin de la principauté d'Andorre, la concurrence est rude. Il estime que 40 à 45% des cigarettes consommées dans la région ont été achetées en dehors des bureaux de tabac français.
"Le paquet est à 13 euros dans mon tabac, 5 euros en Andorre, 6 en Espagne, plus de 100% d'écart. Le cuisinier du restaurant, il ne peut plus acheter des cigarettes chez moi, il achète des cigarettes espagnoles. On entend 'shit, shit', 'cigarette, cigarette' dans les rues de nos villes. C'est ça qu'on veut ? Que le commerce passe par la voie illégale ?", se désole ce buraliste du centre de Toulouse. En 2023, le marché du tabac a baissé de 1,1% en valeur et de 7,9% en volume.