Cinq milliards d’euros dorment chez les assureurs

© FRED TANNEAU / AFP
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Pauline Jacquot et B.B
Une loi impose désormais aux assureurs de rechercher les bénéficiaires des contrats d'assurance-vie.

C'est une manne financière qui dort sur les comptes des assureurs : près de 5 milliards d’euros ! Cet argent appartient aux héritiers de bénéficiaires de contrats d'assurance-vie qui ne l'ont jamais réclamé. La plupart du temps, ils ne sont pas au courant. Oui mais voilà, depuis le 1er janvier, la Loi Eckert impose aux assureurs de rechercher ces bénéficiaires. Et c'est souvent le parcours du combattant.

Le gros problème, c’est le manque d’informations sur les contrats : pas de nom, pas d’adresse. Les assurances sont donc obligées de passer par les mairies, les maisons de retraites voire même de laisser un mot sur… les tombes dans les cimetières. Pour retrouver les héritiers.

"On a parfois l’impression d’être des Sherlock Holmes !" Chez Axa, c’est le travail de 500 personnes, comme Anne, chargée d’enquêter et de fouiller dans les archives : "les plus grosses difficultés, c’est quand les personnes sont absentes d’internet car c’est quand même notre outil de recherches principal. Donc quand on n’a vraiment rien sur la personne, on doit aller chercher par tous les moyens. Cela peut être la police, les pharmacies, les voisins. On a parfois l’impression d’être des Sherlock Holmes !"

"Je pensais que le décès de mon père laisserait plus de dettes que de profits". Autre difficulté : les bénéficiaires ne pensent pas forcément à prévenir leurs assureurs en cas de divorce ou d naissance d’enfants. Il faut donc retracer toute la vie du bénéficiaire, ce qui peut prendre plusieurs années. C’est comme cela que Bénédicte, qui n’était pas au courant que son père – à qui elle ne parlait plus depuis plus de 20 ans -, a été retrouvée : « c’est un appel que je n’attendais absolument pas ! Je ne me suis pas du tout manifesté auprès des assurances car je pensais que le décès de mon père laisserait plus de dettes que de profits. »

Des cas comme celui de Bénédicte, il y en a encore des milliers. C’est pour cela qu’(il a fallu renforcer a loi. Un texte qui pourrait d’ailleurs bénéficier à l’Etat car si, au bout de dix ans, les bénéficiaires n’ont pas été retrouvés, le montant du contrat d’assurance-vie ira directement à la Caisse des dépôts.