Confusion autour de la nationalisation des chantiers navals STX

Les négociations entre l'État français et Fincantieri sur la reprise de STX ont, semble-t-il, échoué.
Les négociations entre l'État français et Fincantieri sur la reprise de STX ont, semble-t-il, échoué. © LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
avec Agences , modifié à
L'État aurait décidé de nationaliser temporairement les chantiers navals STX, une solution pourtant écartée un peu plus tôt par le porte-parole du gouvernement.

Qui croire ? A quelques minutes d'écart, le gouvernement a joué deux partitions différentes à propos des chantiers navals STX. Alors que l'État est en train de négocier la répartition des parts du site industriel de Saint-Nazaire avec le repreneur italien Fincantieri, Christophe Castaner a assuré jeudi matin que l'objectif n'est "pas de nationaliser STX". Mais, selon Le Monde, Emmanuel Macron aurait finalement décidé de nationaliser temporairement les chantiers navals. 

 

Mise à jour le 27 juillet à 15h30.  Bruno Le Maire a annoncé jeudi une nationalisation temporaire des STX France afin de "défendre les intérêts stratégiques de la France", après l'échec des discussions avec le groupe italien Fincantieri.

"On est dans une forme de négociation". Le chef de l'État avait fait part, après son élection, de sa volonté de revoir l'accord conclu par son prédécesseur en avril et qui prévoyait de céder STX France à Fincantieri, l'entreprise italienne devant prendre 48% des parts, contre 33% pour l'État français. Mais Emmanuel Macron estime que les 7% devant revenir à un autre investisseur italien confèrent une majorité imprévue à l'Italie. Un déséquilibre qui ne plaît pas au chef de l'État, partisan d'un "50-50". "On est dans une forme de négociation, on veut réaffirmer les intérêts de la France. L'objectif n'est pas de nationaliser STX, notamment parce que les partenaires italiens sont des partenaires majeurs", a déclaré Christophe Castaner sur BFMTV et RMC.

"STX fait partie des intérêts nationaux, à la fois pour les emplois qu'il représente, (..) pour la particularité de ces chantiers qui ont un savoir-faire unique, donc dans une négociation avec les partenaires internationaux il est normal que l'État puisse hausser le ton. (...) C'est comme dans la diplomatie, il faut avoir quelques armes et montrer qu'on a quelques armes. Ça permet de négocier au mieux", a expliqué Christophe Castaner, laissant planer la menace de nationalisation, tout en réaffirmant que ce n'était pas la solution envisagée actuellement.

Nationaliser plutôt que confier les clés à un actionnaire problématique. Dans la foulée de ces déclarations, Le Monde a publié une information contradictoire. Selon le quotidien du soir, l'État français a décidé de nationaliser les chantiers navals STX. Emmanuel Macron "a choisi de nationaliser cette entreprise plutôt que d’en confier les clés à un actionnaire italien jugé problématique", écrit Le Monde. "L'opération devrait être (...) mise en oeuvre concrètement d’ici à vendredi soir, l’État, déjà actionnaire à 33 %, faisant jouer son droit de préemption sur le reste du capital", peut-on également lire.

Mercredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait affirmé que l'État pourrait effectivement "exercer son droit de préemption" en rachetant "les parts" que le groupe Fincantieri doit acquérir dans STX. "L’objectif n’est pas de nationaliser Saint-Nazaire, mais nous y sommes obligés de façon transitoire", explique un des acteurs en charge du dossier au Monde. "C’est une façon de gagner du temps." Bruno Le Maire tiendra une conférence de presse à 15h pour clarifier la situation du dossier STX.