Concessionnaire AFP 1:26
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Romane Hocquet, édité par Thibaud Le Meneec
Réponse du gouvernement à la crise des "gilets jaunes", l'élargissement de la prime à la conversion pour changer de voiture ne séduit pas véritablement les vendeurs, échaudés par les difficultés et les lenteurs de l'État.

C'était l'une des premières réponses du gouvernement face à la crise des "gilets jaunes" : la prime à la conversion doublée à 4.000 euros depuis le 1er janvier pour permettre aux ménages les plus modestes de remplacer leur vieux véhicule polluant. La mesure ne récolte finalement pas le succès escompté. Selon le magazine Auto Plus, 70% des concessionnaires refusent d'avancer cette nouvelle prime à leurs clients, car l'État a du mal à rembourser les vendeurs.

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"De l'enfumage". C'est le cas d'un vendeur en concession parisienne, qui indique qu'il n'y aura "pas d'avance sur la prime" si on veut lui acheter un véhicule. "Il y a plein de critères, il faut rentrer dans les bonnes cases, j'ai des collègues qui se sont trompés et du coup on n'a pas touché l'argent", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Et l'État met pratiquement 1 an à rembourser. On vend 4.000 véhicules à l'année, si on en a 1.000 qui sont concernés, on a 100.000 euros dehors, donc on ne peut prendre ce risque-là. Pour nous, c'est de l'enfumage." C'est donc au client d'avancer les 4.000 euros, alors que beaucoup d'entre eux sont non-imposables.

Les entreprises menacées ? Et ce n'est pas un cas particulier, car on retrouve des situations similaires à Auxerre, Dijon, ou encore Albertville, avec des vendeurs qui refusent de débourser cette prime. Ils agissent ainsi car beaucoup sont échaudés par les promesses de remboursement de l'État. "On avait fait un tour de nos adhérents fin 2018, on était déjà à plus de 80 millions d'euros d'attente de remboursement", détaille un responsable du Conseil National des Professions de l'Automobile. "Pour une PME de 20,30 salariés, cela pèse de façon significative dans la trésorerie et cela peut mettre en péril une entreprise."

Un fonds de roulement lancé par le gouvernement. L'État est bien au courant du problème et a décidé de prendre les choses en main. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a créé, il y a quelques jours, un fonds de roulement pour rembourser les vendeurs au fur et à mesure.