Alstom : Gattaz (Medef) dénonce une "posture" du gouvernement

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avec AFP , modifié à
Pour Pierre Gattaz, pousser la SNCF à passer commande à Alstom risque de poser un "petit problème juridique" et générer "des impôts supplémentaires" pour les Français.

Le numéro un du Medef, Pierre Gattaz, a dénoncé mardi une "posture" du gouvernement au sujet d'Alstom qui avait, selon lui, "tiré la sonnette d'alarme depuis des années" sur la situation de son usine de Belfort, et mis en garde contre des "commandes artificielles".

"Alstom a tiré la sonnette d'alarme depuis des années". "Je suis choqué de voir les cris d'orfraies sur le sujet", a déclaré Pierre Gattaz lors de sa conférence de presse mensuelle. "Je crois savoir qu'Alstom, notamment à Belfort, a tiré la sonnette d'alarme depuis des années", a-t-il souligné. "Nos politiques font semblant de découvrir qu'il y a un problème", a-t-il asséné. "Posture, je dirais +jeu de rôle+, +comédie+", a-t-il ajouté. "J'attends que le gouvernement soutienne, accompagne les entreprises françaises dans leur attractivité, leur compétitivité", a dit le patron des patrons, qui a appelé une nouvelle fois à avoir une fiscalité et un marché du travail plus compétitifs.

Gare aux "commandes artificielles". Par ailleurs, "il faut accompagner nos salariés dans l'emploi, dans leur formation permanente, dans leur mobilité", a-t-il estimé. Pierre Gattaz a par ailleurs mis en garde contre la tentation de passer au groupe des "commandes artificielles" pour permettre au site de Belfort de maintenir ses emplois. "Vous avez deux types de commandes: des commandes dont vous avez vraiment besoin et là bravo, (...) ou alors des commandes artificiellement créées, et là c'est catastrophique", a déclaré le président de la principale organisation patronale.

Comment financer ces annonces ? Soulignant que pousser la SNCF à passer commande à Alstom risquait de poser un "petit problème juridique", Pierre Gattaz a observé que cela représenterait aussi "des impôts supplémentaires" pour les Français. Le constructeur ferroviaire, Alstom, confronté à une pénurie de commandes en France, a annoncé l'arrêt de la production de locomotives à Belfort, site qui sera "transféré" à Reichshoffen, en Alsace, d'ici à 2018. Cette décision menace plus de 400 emplois. François Hollande a fixé comme "objectif" lundi le maintien de la production à Belfort et a demandé au gouvernement de se "mobiliser pour qu'il y ait plus de commandes".